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Louise Bonne, fille et petite-fille d’agriculteurs, a passé toute sa jeunesse dans la ferme familiale, baptisée la Ferme du Pré Molaine, à Ablain-Saint-Nazaire (62), à quelques kilomètres de Lens. Mais plus jeune, ce n’est pas le métier d’agricultrice qui la fait rêver. « J’ai toujours donné un coup de main, mais ce que je voulais, c’était être gynécologue », sourit-elle aujourd’hui. Elle change finalement d’avis lorsque ses parents diversifient leur activité en créant une auberge au sein de leur exploitation. « Je faisais le service durant les vacances, et j’y ai pris goût. »
La jeune femme s’oriente alors vers des études en hôtellerie et restauration. Elle y rencontre celui qui deviendra son mari, Jérémy Bonne. Leur diplôme en poche, les amoureux partent « faire les saisons ». Avant de revenir sur leur terre natale en 2007 pour épauler les parents de Louise à l’auberge. Jérémy trouve naturellement sa place sur l’exploitation. Cuisinier de formation, il transforme la viande dans le laboratoire familial avec son beau-père. « Mon frère, Étienne Vantorre, s’est installé en 2009. Nous sommes restés salariés sur la ferme-auberge jusqu’en 2018 avant de s’installer à notre tour à la retraite de mes parents. »
Le trio est aujourd’hui à la tête d’une exploitation en polyculture élevage, en plus de l’auberge. « Nous avons un élevage naisseurs engraisseurs sur paille d’une soixantaine de truies, une quarantaine de blondes d’Aquitaine et entre 400 et 600 volailles ainsi que 120 hectares de céréales. » Des céréales qui servent en grande majorité à nourrir les bêtes de la ferme.
« On essaie d’être autonome au maximum », explique le couple. Mais la Ferme du Pré Molaine, c’est aussi deux chambres d’hôtes ainsi qu’un point de vente et un drive.
Si les trois associés sont toujours prêts à se rendre service, chacun a cependant sa place : Étienne Vantorre s’occupe plus particulièrement des cultures et des élevages, tandis que Louise et son époux gèrent la ferme-auberge, les chambres d’hôtes, le point de vente et le drive ainsi que la transformation de la viande. Car à la ferme du Pré Molaine, on élève les animaux, on les transforme et la viande est vendue sur place.
« Terrine, pâté, jambon, saucisse et même charcuterie sèche… sans conservateur et sans nitrite. On transforme la viande de porc de la tête aux pieds, avance Louise. Comme on dit, dans le cochon tout est bon, rien ne se perd ! » Louise et Jérémy Bonne ont, par exemple, décidé, il y a quelques années, de se lancer dans la fabrication de saucisson. « Ça étonne souvent les gens », sourient-ils.
Au début, Louise, Jérémy et Étienne commercialisaient la viande de cinq porcs et de quelques volailles par semaine ainsi qu’un bovin par mois. Mais face à la demande, la cadence s’est accélérée : « Aujourd’hui, nous sommes à 15 porcs, un bovin et une soixantaine de volailles par semaine. » Le trio a aussi décidé de s’agrandir : d’ici quelques mois leur laboratoire devrait tripler de volume et le magasin devrait voir sa superficie doubler.
Des produits vendus dans la boutique située à la ferme mais qu’il est aussi possible de déguster sur place. Car chez les Bonne-Vantorre, on ne connaît pas (ou peu) le mot repos. Le week-end, c’est du côté de la ferme-auberge que la famille s’active. « Nous sommes ouverts au public le samedi midi et soir, ainsi que le dimanche midi. En semaine, on peut également accueillir les groupes. On y propose une cuisine familiale, comme à la maison, sans chichi mais où le goût est au rendez-vous. » L’établissement peut accueillir jusqu’à 140 couverts par service.
En plus de ses multiples casquettes, l’agricultrice trouve également le temps de s’investir dans le réseau Bienvenue à la ferme (lire aussi l’encadré). « Mes parents y avaient adhéré en 2001 et cela me tient très à cœur. Avec ce réseau, il y a l’assurance pour le public de trouver des produits locaux mais surtout fermiers avec un agriculteur derrière. » Louise Bonne est d’ailleurs ambassadrice du réseau au niveau des fermes-auberges pour les Hauts-de-France. Et c’est aussi pour représenter Bienvenue à la ferme qu’elle se rend sur le Salon de l’agriculture.
Un rendez-vous qu’elle ne raterait pour rien au monde : « C’est un peu l’événement de l’année. C’est la plus grande fête agricole de France et la plus belle vitrine de l’agriculture, confie-t-elle. C’est une fierté pour moi d’y participer. Quand je me dis que je pars avec mes saucisses à Paris, c’est dingue. »
Et justement pour l’occasion, Louise et Jérémy Bonne ont confectionné une nouvelle recette de saucisson à base de maroilles : « On souhaitait quelque chose qui nous démarque tout en représentant bien notre région. On l’a testé avec nos clients et ils ont apprécié ! » Pour le déguster, les gourmands peuvent se rendre au stand Les Hauts de l’assiette (pavillon 7.1, allée R, stand 021) ou patienter quelques semaines avant de le retrouver dans le magasin de la Ferme du Pré Molaine !
Ses participations : Ça sera la cinquième année.
Ses attentes : L’objectif est de promouvoir le réseau Bienvenue à la ferme, auprès du public mais aussi auprès des autres agriculteurs. Nous allons également pouvoir échanger avec d’autres professionnels qui font la même chose que nous, c’est toujours enrichissant. Quant aux retombées économiques, je n’en attends pas vraiment. Je sais qu’on ne va pas faire notre chiffre d’affaires sur le salon, l’objectif est simplement de rentrer dans nos frais.
Son message : Je veux faire comprendre que derrière le réseau Bienvenue à la ferme, il y a des agriculteurs avec des valeurs agricoles et familiales. Être agriculteur, ce n’est pas forcément monter dans un tracteur et aller dans les champs, il y a aussi les produits locaux et fermiers que nous fabriquons et c’est ce que je souhaite mettre en avant sur le salon. À travers nos produits, c’est notre ferme que nous emportons à Paris.
Son meilleur souvenir : À chaque fois que je m’y rends, je reviens la tête pleine de bons souvenirs. Il n’y en a pas un qui m’a marqué en particulier. Je fais toujours de belles rencontres, et il y a une bonne ambiance entre agriculteurs.
Hélène Graffeuille
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