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La journée internationale du droit des femmes du 8 mars ? Un jour comme les autres pour Lucie Delbarre. À la ferme évidemment, là où elle a grandi et s’est fait une place. À 38 ans, l’agricultrice y multiplie les projets, de diversification notamment, non loin du canal d’Aire, et s’investit pour la défense de son métier.
Le monde de Lucie Delbarre tourne autour de l’agriculture. Un univers qu’elle a toujours fréquenté. “Avant de m’installer, j’ai travaillé à la Direction départementale de la protection de la population (DDPP), en banque et comme animatrice à la FDSEA 62 en charge des dossiers PAC”, résume la cultivatrice. Des fonctions qui lui ont permis de percevoir différentes facettes du secteur agricole.
En 2013, elle franchit le pas et reprend les rênes de l’exploitation familiale avec Sébastien, son conjoint. Ensemble, ils produisent des céréales, des betteraves et des pommes de terre. En plus de ces cultures phares de la région, le couple lance un self cueillette.
“Nous ouvrons en mai dès que les premières fraises sont là. Nous proposons des fruits et légumes de saison jusqu’à la fin novembre.” Pommes, poires, tomates, navets, choux, aubergines ou radis poussent dans les Jardins de Busnes, route de Saint-Venant, mais aussi des denrées moins répandues comme des courges Patidou, des sucrines, des bettes, des courges musquées ou du cassis.
Un plan à l’entrée du potager indique ce qu’il est possible de cueillir et du matériel est mis à disposition des clients (seaux, brouettes, couteaux) pour gambader dans les plantations. “C’est important pour nous de commercialiser nous-mêmes nos produits, indique Lucie Delbarre. Nous voulions créer du lien avec les consommateurs et ouvrir notre ferme.” L’exploitation agricole fait également parti du réseau Savoir vert et accueille écoliers ou collégiens pour des visites pédagogiques.
Avide de rencontres et d’échanges, Lucie Delbarre a adhéré dès son installation à la commission des agricultrices du Pas-de-Calais, portée par la FDSEA. “Son rôle est de communiquer et de mettre en avant la place des femmes dans l’agriculture, auprès du grand public, comme des collectivités”, souligne la nouvelle présidente.
Selon elle, le statut et la légitimité des exploitantes agricoles “se sont nettement améliorés au fil des années. De plus en plus de jeunes agricultrices s’installent et sont intégrées dans le milieu local ou dans divers organismes agricoles. C’est positif.” En revanche, comme de nombreux et nombreuses professionnel(le)s, Lucie Delbarre constate qu’un fossé s’est creusé entre le monde agricole et certains citoyens. “Le métier a évolué très rapidement, beaucoup de personnes n’ont pas notion de ces avancées et des nouvelles pratiques, explique-t-elle. Nous devons reprendre en main notre communication, renouer le dialogue.”
C’est dans cette perspective que Lucie Delbarre – qui succède à Chantal Legay depuis février – et la commission des agricultrices orientent leurs efforts en 2020. “En cette période d’élections municipales, nous voulons envoyer aux mairies un livret que nous avons créé sur les services rendus par l’agriculture aux territoires, annonce la responsable. L’organisation de petits-déjeuners fermiers avec des riverains ou des écoles est aussi en projet.”
À l’occasion de Terres en fête (du 12 au 14 juin 2020 à Tilloy-lès-Mofflaines), les agricultrices préparent une chasse au trésor et un parcours ludique pour découvrir le salon. Une commission à l’action.
Simon Playoult