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“Les mots ont un sens : il y a eu autrefois des moulins dans cet endroit éventé. Ils actionnaient les meules pour moudre du blé… Aujourd’hui, ils ont changé de nature : ils mesurent 130 m de haut, et leurs pales font tourner un alternateur qui produit du courant, énergie qui, une fois revendue, rapporte de l’argent. Et l’argent, en argot, c’est aussi… du blé !”
C’est par une touche d’humour qu’après avoir coupé le ruban, Paul Souply, maire de Béthencourt (59), a entamé la série des discours d’inauguration du parc éolien du Caudrésis le 16 septembre. Covid-19 oblige, l’événement qui devait accueillir riverains et scolaires a finalement eu lieu en petit comité à Béthencourt, dans la cour de ferme de Vincent Douchet.
Mises en service en janvier 2020, les 14 éoliennes du parc du Caudrésis représentent une puissance installée de 50,4 MW, soit 3,6 MW de puissance unitaire. Elles sont réparties sur quatre communes : Béthencourt, Bévillers, Quiévry et Saint-Hilaire-lez-Cambrai.
Au total, le parc fournira l’équivalent de la consommation électrique annuelle de plus de 50 000 personnes, soit environ 70 % des besoins de la communauté de communes du Caudrésis-Catésis. C’est le premier d’Engie dans le département du Nord. Il s’inscrit dans l’objectif d’Engie d’atteindre 3 GW installés d’éolien terrestre à l’horizon 2021.
“À l’échelle nationale, c’est l’un de nos plus gros parcs, explique Maxime Louage, chef de projet éolien chez Engie. En moyenne, c’est plutôt autour de six éoliennes par parc. C’est une belle plaine agricole, le vent est favorable, il y avait une volonté des élus locaux… Toutes les conditions étaient réunies.”
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Hôte de cinq des 14 éoliennes du parc, Vincent Douchet est l’un des huit agriculteurs concernés par le projet. “Une éolienne, ça prend entre 20 et 30 ares au sol, détaille-t-il. Entre ça et les chemins qui ont été créés pour y accéder, j’ai dû perdre 1,5 ha.”
De quoi changer son quotidien de cultivateur de blé, betteraves ou encore pommes de terre ? “Je les contourne, maintenant, répond-il avec humour. C’est surtout pendant les travaux que ça change tout, quand ils déblayent la terre et la stockent juste à côté, c’est vrai que ça prend de la place. Et puis, ça a été long. Les premières ébauches du projet datent de 2006… Mais ça nous fait un revenu assuré, donc c’est intéressant.”
Un revenu de l’ordre de 3 000 € par an et par MW installé. “La puissance de chaque éolienne est de 3,4 MW, cela fait donc un peu plus de 10 000 € partagés à parts égales entre propriétaire et locataire des terres. Sur 140 ha de terres, j’ai affaire à une vingtaine de propriétaires…”
Quant à la division du loyer perçu entre propriétaires et locataires à parts égales, il est conseillé par Engie. “Certains propriétaires essaient de négocier plus… Mais généralement, ils habitent loin. Ce ne sont pas eux qui ont les éoliennes sous le nez !”
Lucie De Gusseme