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Maladie. Paratuberculose : Le GDS 62 veut l’éliminer

15-04-2024

Actualité

Élevage

Ce n’est pas une maladie nouvelle dans le Pas-de-Calais, mais le Groupement de défense sanitaire du département souhaite faire un zoom sur la paratuberculose, une maladie compliquée à détecter et à éliminer.

Une vache atteinte de paratuberculose va avoir des diarrhées persistantes et une perte de poids le tout en continuant de manger en quantité. © G. Lefevre – Réussir

 Connue depuis plus de 100 ans, la paratuberculose provient d’une bactérie (mycobacterium avium subsp. paratuberculosis, de son petit nom) qui contamine l’animal par ingestion. Celle-ci se multiplie ensuite dans les intestins de l’animal et détruit les muqueuses, ce qui conduit à l’apparition de signes cliniques. « Le problème, c’est que la maladie se déclenche après un stress. Autrement dit, l’animal peut vivre avec pendant plusieurs mois, voir années, sans que l’on s’en rende compte. D’où l’intérêt de faire des dépistages régulièrement, pour s’en prémunir », explique Marine Colpart, conseillère sanitaire au Groupement de défense sanitaire du Pas-de-Calais (GDS 62), qui a fait de cette « maladie bovine longue à éradiquer » l’un de ces chevaux de bataille, misant sur « la prévention et l’action ».

Concrètement, les veaux se contaminent avant qu’ils aient dépassé l’âge de six mois, « mais on ne peut faire le test sérologique qu’à partir de 18 mois. Là, on va chercher la présence d’anticorps. Si cela est négatif, ça ne veut pas dire que l’animal n’a pas la paratuberculose mais c’est déjà une bonne prévention  ».

À la mise bas, l’animal peut transmettre la paratuberculose à son veau en excrétant la bactérie dans ses bouses. La bactérie se dépose ensuite sur les trayons quand la vache se couche et le veau est infecté s’infecte en allant téter. Plus rarement, le veau peut être infecté pendant la gestation.

Au-delà de cette période d’incubation à durée indéterminée, ce qui pose problème est aussi la reconnaissance de la maladie. « La vache va avoir des diarrhées persistantes, une perte de poids, de la production laitière, le tout en continuant de manger pareil ! » Autre souci : la maladie est incurable, aussi la seule solution est-elle de réformer l’animal.

Dépistage collectif

Afin de mieux prévenir l’arrivée de la maladie dans les troupeaux et la gérer si elle est déjà présente, le GDS 62 propose des dépistages collectifs « intégralement pris en charge avec le Département du Pas-de-Calais », rappelle Marine Colpart.

Le dépistage se réalise sur le lait de tank, une fois par an. Pour donner un ordre d’idée, cette année, 18 % des laits de tank sont positifs à la paratuberculose. « Un test PCR d’environnement est alors réalisé. Concrètement, on va venir faire des prélèvements sur les bouses dans quatre endroits stratégiques de l’exploitation. Ce test est pris en charge à 100 %. » Si ce test PCR revient positif, « l’éleveur peut entrer dans le plan de lutte du GDS 62. On incite ensuite à faire des prises de sang sur les vaches ».

Pour ce qui est des élevages allaitants, là aussi le coût est pris en charge par le GDS 62 et le Département. « Cette fois, on utilise les prises de sang faites pour les prophylaxies annuelles. On mélange les prophylaxies d’un même troupeau et on teste. L’avantage, c’est que si c’est positif et que l’éleveur est réactif, on peut ensuite tester de nouveau les tubes un par un directement. » L’étape du test PCR d’environnement n’est pas nécessaire pour les éleveurs allaitants.

Plans de lutte

Mais une fois qu’il est avéré qu’un animal est infecté, quelle est la suite ? Il y a trois plans de lutte : le plan de lutte initial, celui de rattrapage et un de rattrapage bis, chacun d’une durée de cinq ans. « On peut ne faire que le plan de lutte initial. En revanche, on ne peut pas faire de rattrapage sans avoir fait le plan de lutte initial », précise Marine Colpart.

En ce qui concerne le plan de lutte initial, il consiste en une prise en charge à 100 % des analyses, des délais pour réformer les animaux positifs (entre deux et six mois selon l’état de contamination de l’animal) et des aides aux réformes allant de 100 à 200 € par bête selon les animaux. Si après cinq ans, il reste encore des animaux positifs, l’éleveur peut choisir de passer au plan de rattrapage, qui consiste en une prise en charge à 50 % des analyses.

« Positif sûr, négatif peut-être »

« À l’heure actuelle, 189 éleveurs du GDS 62 sont en plan de lutte (sur environ 2 800 élevages dans le département, ndlr). Ils y ont tout intérêt. Et attention, certes on recommande le test aux 18 mois de l’animal mais on a un dicton : “positif sûr, négatif peut-être”. Il est donc important de mettre aussi en place des actions de prévention. » Par exemple, les boxes de vêlage. « L’intérêt est que le veau naisse dans un endroit qui soit le plus propre possible. Il faut bien le nettoyer ensuite et, évidemment, il ne doit pas servir d’infirmerie ! »

Une chose est sûre, le GDS 62 est déterminé : « Dans certains pays, la paratuberculose n’est pas tolérée, nous ne sommes pas à l’abri que la même chose arrive en France et on pourrait avoir des problèmes d’exportations. Il faut passer à la vitesse supérieure. » 

Eglantine Puel

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