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Marie-Sophie Lesne et Laurent Degenne étaient réunis jeudi 25 mai à la Ferme du Pré-Molaine, à Ablain-Saint-Nazaire dans le Pas-de-Calais. La vice-présidente régionale en charge de l’Agriculture et le président de la chambre d’agriculture régionale ont signé la première convention régionale solaire agricole des Hauts-de-France.
L’objectif ? Développer le photovoltaïque dans les exploitations agricoles dans un avenir très proche.
Selon la Région, l’énergie solaire produite par l’agriculture régionale ne représente que 0,74 % de son mix énergétique. L’objectif est de passer à 8 % d’ici 2031. Il y a donc du travail et c’est bien là l’objet de cette convention régionale.
Car si la Région, et plus globalement la France, a « un peu de retard », comme l’a concédé Marie-Sophie Lesne, les choses semblent aujourd’hui bouger.
Déjà, au mois de mars dernier, la forte fréquentation et l’implication de plusieurs centaines d’agriculteurs lors du premier salon Solar’agri Day étaient des signes encourageants.
Et ces dernières semaines, les spécialistes des chambres disent avoir vu le nombre de demandes de visite d’émergence (première visite gratuite pour évaluer le potentiel d’une exploitation) fortement augmenter.
Cette convention régionale doit servir à développer un véritable accompagnement des agriculteurs et exploitants agricoles, mais également des TPE et PME.
Dans ce cadre, les conseillers spécialistes du sujet vont être sollicités. « On a déjà anticipé », soutient Benoit Dudant, de la chambre d’agriculture.
Son collègue, Arnauld Étienne, confirme : « Cet exercice, on l’a déjà fait il y a 10 ans avec la méthanisation. Notre souhait est de donner un cadre au développement régional (du photovoltaïque dans l’agriculture, ndlr) de manière pérenne. »
L’objectif est également de réaliser un suivi technico-économique des exploitations équipées, de chiffrer le nombre de fermes équipées, mais aussi d’expérimenter et d’innover sur différents sujets comme le stockage ou l’agrivoltaïsme, en plein débat actuellement.
Région comme chambre misent particulièrement sur l’autoconsommation avec l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit des bâtiments agricoles.
Pour la vice-présidente à l’Agriculture, le photovoltaïque dans le monde agricole a « un gros potentiel de développement ».
Il représente « une réelle opportunité pour maîtriser et baisser les charges énergétiques » dans une période où le coût de l’électricité est devenu très important pour certains.
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Sur les 24 000 exploitations agricoles que comptent les Hauts-de-France, tous les exploitants n’ont d’ailleurs pas le même intérêt pour le sujet. Cette source d’énergie peut s’avérer très intéressante, en particulier, pour ceux ayant une activité de transformation ou de stockage énergivore.
À l’image d’Étienne Vantorre qui accueillait sur l’exploitation dont il est le cogérant la signature de la convention régionale.
L’éleveur de porcs, qui cultive aussi des pommes de terre, a un atelier de transformation. Il a installé des panneaux photovoltaïques en 2019 sur 390 m2 de toiture. Il explique aujourd’hui réaliser autour de 20 % d’économies sur sa facture d’électricité annuelle. Le projet a nécessité 77 000 euros d’investissements, dont 27 000 euros d’aides.
À la Région, on rappelle que différentes aides sont disponibles pour les agriculteurs souhaitant investir dans l’énergie solaire. Notamment :
Kévin Saroul
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