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Exercice de transparence pour les nouveaux membres du comité de surveillance de Tereos. Après à peine six mois aux commandes de la coopérative, l’heure est au bilan de l’année 2020-2021 mais aussi aux perspectives. Parmi elles, le désendettement et la consolidation financière du groupe coopératif afin de mieux valoriser la rémunération des coopérateurs.
« La mise en place de cette nouvelle gouvernance a demandé un peu de temps aux équipes pour qu’elles s’organisent, reconnaît Gérard Clay, président de Tereos depuis décembre 2020. Nous sommes attachés à la structure coopérative du groupe et souhaitons avant tout davantage de transparence et plus d’interactions entre les adhérents et le conseil de surveillance. C’est pourquoi, nous organisons une dizaine de réunions sur tout le territoire. »
Avant de détailler les objectifs du directoire, le président est revenu sur l’année écoulée. Le marché mondial du sucre a été bénéfique, malgré une baisse de la production de betteraves en France. « Toutefois, le marché européen peine à retrouver des niveaux favorables, explique Philippe de Raynal, président du directoire de Tereos. Mais des évolutions à la hausse sont attendues. Quoi qu’il en soit, nous travaillons sur des marchés cycliques, nous devons nous adapter. » La hausse du prix du sucre au niveau mondial a aussi profité aux activités du groupe au Brésil, où la récolte a battu des records.
En éthanol, les cours continuent de progresser, après un décrochage lors du premier confinement. Pour l’amidon et les produits sucrants, le marché est stable et la hausse du prix des matières premières, blé et le maïs, sont répercutés sur les prix de vente. Si le marché était jusqu’à présent porteur, la baisse de production de sucre et la crise liée à la Covid-19 sont venues ternir le tableau. « Il a fallu beaucoup d’adaptation pour fournir les marchés qui se sont désorganisés », précise le président du directoire.
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Lors de la conférence de presse, les résultats financiers ont été présentés par Gwenaël Elies, membre du directoire en charge des finances de Tereos. « Nos résultats opérationnels sont en progrès mais restent en dessous de nos ambitions, reconnaît-il. Le résultat net atteint -133 millions d’euros, impacté notamment par 76 millions d’euros de dépréciations d’actifs. La dette nette, 2 533 millions d’euros, est en baisse grâce à une trésorerie positive de 65 millions d’euros. Ce niveau est trop élevé pour résister facilement aux cycles baissiers, fréquents dans notre activité. »
Face à ces résultats insatisfaisants et à la suite d’une série d’audits lancés en janvier, le conseil de surveillance s’est fixé des objectifs à court terme ambitieux. Tout d’abord, le groupe doit retrouver davantage de trésorerie. Cela passera par un allongement de la dette de six mois et une nouvelle stratégie commerciale.
En passant d’une stratégie de volumes à une stratégie de marges, la coopérative espère se désendetter. « Nous avons des atouts, annonce Philippe de Raynal. Une proximité avec nos coopérateurs, un marché haussier mais aussi une diversité de nos productions que ce soit la betterave, la canne, les céréales ou encore les pommes de terre. Nous devons nous appuyer sur ces axes pour renouer avec nos fondamentaux, être davantage compétitifs. » En attendant, pour la campagne 2021-2022, aucun prix n’a été annoncé, « celle de 2021 vient tout juste de commencer », fait remarquer Gérard Clay.
Lucie Debuire