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03-05-2019

Cap Frelon : des élèves au service des abeilles

De jeunes apprenants de l’Institut de Genech ont créé une mini-entreprise de pièges à frelons qu’ils commercialisent. Une expérience très formatrice et enrichissante, au service des abeilles !

élèves institut de genech Cap frelon Terres et Territoires © DR

Ils ont entre 15 et 18 ans. Parmi eux, un directeur, un responsable production, un commercial ou encore un trésorier. Ces élèves de l’Institut de Genech (59) ont créé leur propre mini-entreprise. Avec Cap frelon, ils conçoivent et commercialisent des pièges à frelons.

Cette initiative est née de la participation de deux classes de Capa (Certificat d’aptitude professionnelle agricole) au projet EPA (Entreprendre pour apprendre), un programme de création d’entreprise qui s’adresse aux élèves inscrits au collège, au lycée, en structure d’insertion et en centre de formation.

Depuis la rentrée 2018, une vingtaine d’élèves, issus de la filière aménagement paysager, travaille sur ce projet. Parmi plusieurs idées d’entreprises initialement proposées, celle de la fabrication de pièges à frelons a tout de suite retenu l’attention et a été votée à l’unanimité. L’entreprise des jeunes élèves s’inscrit en plein dans l’actualité et au cœur des préoccupations de la société : protection des abeilles essentielles à la pollinisation, élimination des frelons prédateurs… « Notre piège répond aux besoins des agriculteurs et des apiculteurs », souligne Simon Baptiste, directeur de Cap frelon.

La classe de première année se charge de la fabrication, tandis que l’entreprise est dirigée par la classe de deuxième année. Parmi eux, cinq élèves ont été choisis pour occuper les postes à responsabilité : le directeur est ainsi épaulé par Clément Hérot, responsable production, Lucas Deloffre, responsable communication, Baptiste Lemoisne, commercial, et Lucas Chrétien, trésorier. Chacun a dû apprendre à remplir son rôle et le fait avec un grand sérieux.

« Pour la fabrication, nous nous sommes renseignés sur Internet et nous avons recueilli des informations auprès d’apiculteurs », explique Clément Hérot. Christian Godbille, parrain du projet et apiculteur dans l’Avesnois de son état, a délivré de précieux conseils aux jeunes étudiants. Ceux-ci ont voulu créer un produit respectueux de l’environnement ; le piège est constitué à 80 % de matériaux recyclables.

« Il s’agit de récupération, principalement du bois de palette biodégradable », poursuit Clément Hérot. Un appât est placé à l’intérieur de la boîte fermée ; le frelon, attiré, entre par un cône et se retrouve bloqué. Si une abeille s’égare par-là, elle peut ressortir grâce à un grillage adapté. « Le piège est sélectif », souligne le responsable production.

Déjà onze pièges vendus

Cap frelon a déjà vendu plus d’une dizaine d’exemplaires, notamment lors des portes ouvertes organisées à l’Institut de Genech au mois de mars 2019. « Nous avons créé un carnet de commandes », souligne Baptiste Lemoisne. « Le prix de vente est de 15 €, poursuit Lucas Chrétien. Comme le coût de revient est de 5,80 €, nous réalisons un bénéfice de 9,20 € par piège vendu. » 

Conception du logo et du slogan de l’entreprise – « Avec Cap frelon, contre-attaquons » –, lancement de la page Facebook, communication pour la porte ouverte et rencontre avec la presse… les élèves ont tout assuré, explique Lucas Deloffre.

L’expérience semble très enrichissante. « Ils ont appris bien plus que dans les cours classiques, estime Aline Dereuder, leur enseignante. Ce projet nous a permis de découvrir des élèves totalement différents, la classe a évolué, ils se sont éclatés ! » 

Bien sûr, ils sont passés par des hauts et des bas. L’anecdote la plus marquante, pour eux, c’est sûrement celle-ci : « Nous nous sommes fait piquer l’idée ! » Sur les réseaux sociaux, une internaute n’a d’ailleurs pas hésité à le leur dire… Mais il en faut bien plus pour décourager ces apprentis chefs d’entreprise qui comptent bien continuer l’aventure.

Vendredi dernier, ils participaient au Championnat régional des mini-entreprises organisé par EPA Hauts-de-France. S’ils n’ont pas été sélectionnés, nul doute que cette étape leur aura encore apporté énormément en connaissances et en expérience. « Le jury nous a dit qu’il fallait continuer le projet, souligne Simon Baptiste. Alors pourquoi ne pas déposer un brevet pour vendre les pièges par la suite ? »

Laura Béheulière

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