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[Podcast] Agriculture et enseignement : les étudiants agricoles se dévoilent

02-02-2023

Actualité

#Tracetonsillon

Quelle vision les étudiants agricoles ont-ils de l’agriculture ? Pourquoi choisissent-t-ils cette voie ? Comment voient-ils l’avenir ?… Dans ce podcast, Eglantine Puel, journaliste chez Terres et Territoires, donne la parole aux étudiants du campus agro-environnemental du Pas-de-Calais, mieux connu sous le nom de lycée agricole de Tilloy-lès-Mofflaines.

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« Ça ne va pas être trop compliqué comme questions ? » Visiblement, il y a des nerveux, intimidés par le micro posé devant eux.

Nous sommes un vendredi matin au Campus agro-environnemental du Pas-de-Calais (plus connu sous le nom de lycée agricole de Tilloy-lès-Mofflaines). Seize étudiants, de 15 à 23 ans, de la seconde au BTS, sont réunis pour parler d’eux. L’exercice n’est pas facile : certains se connaissent, d’autres non.

Pourtant, pendant plus d’une heure, ils vont jouer le jeu et répondre aux questions de notre journaliste… sous les yeux de leurs enseignants ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont surprenants.

De l’évolution de l’enseignement

Pourquoi Tilloy-lès-Mofflaines ? Parce que le lycée sera centenaire cette année. Aussi, en un siècle, l’établissement a fortement élargi son offre de formations et les profils des étudiants ont beaucoup changé. D’ailleurs, les étudiants de 2023 ne s’y trompent pas : « Quand on parle de nos cours avec nos parents, il y a un peu un choc des générations… »

Plus d’agronomie, moins de chimie, davantage d’environnement… Les étudiants en sont bien conscients : ce qu’on attend d’eux en tant que futurs acteurs de l’agriculture n’est pas ce que l’on attendait de leurs parents et encore moins de leurs grands-parents. « Aujourd’hui, il FAUT faire des études pour être agriculteur », assène ainsi Charles Costenoble, 20 ans, en BTS ACSE (Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole).

Tilloy-lès-Mofflaines, aussi pour la grande diversité des formations proposées : réparties en trois campus (Arras, Radinghem et Saint-Omer), les formations vont de la seconde à la formation continue.

Quelques constats

Après une heure de discussion, quelques constats s’imposent.

Sur les 16 étudiants, six sont des filles. C’est peu, mais c’est mieux que rien. « C’est bien, il faut plus de filles en agriculture », se réjouit ainsi Antoine Dozinel, 19 ans, lui aussi en BTS ACSE.

Pourtant, certaines ont fait l’expérience de la différence de traitement entre fille et garçon : « Quand j’ai dit à mes parents que je voulais travailler dans l’agriculture (alors que l’on n’en est pas issu), ils étaient un peu réticents… En partie parce que je suis une fille », raconte Aurore Delacherie, 16 ans, en CAP agricole « métiers de l’agriculture ».

Parmi les étudiantes en filière agricole, la grande majorité se trouve dans les formations d’aide à la personne en milieu rural. « On nous donne quelques notions d’agriculture pour aider au mieux les personnes. Et il faut car ils sont passionnés toute leur vie ! Les agriculteurs ont ça dans le sang et dans le cœur », sourit Charlotte Bouchart, étudiante dans ce domaine.

Second constat et pas des moindres : les étudiants sont très au fait des problématiques et problèmes que traversait, traverse et traversera le monde agricole. NNI, changement climatique, circuit court, prix des intrants… Par moments, on se demande s’ils ne sont pas plus âgés que ce qu’ils disent.

« Vous nous avez épatés par la qualité de vos prises de paroles et la pertinence de vos analyses », félicite la proviseure adjointe du lycée, Sabine Dauchet-Lebeau.

Une jeunesse peu ordinaire

Troisième constat : ils sont passionnés. Au point que lorsqu’ils discutent avec des gens de leurs âges faisant autre chose, ils n’y voient pas vraiment de sens. « Quand on l’a dans le sang c’est comme ça, on n’y peut rien », sourit Martin Vanneuville, 17 ans, en BTSA « productions animales » sur le site de Radinghem.

Et pour eux, si l’agriculture n’attire pas toujours les jeunes, c’est parce qu’elle est méconnue. « Certains de mes copains s’intéressent deux minutes et puis ils passent à autre chose. Je pense que c’est parce qu’ils ne connaissent pas en fait », souligne Aurore Delacherie.

Leur solution : ouvrir les portes. Des lycées agricoles mais aussi des exploitations. « Il faut encourager les gens à venir nous voir plutôt que de croire tout ce qu’ils entendent ou voient à la télévision », appuie Antoine Dozinel.

En tout cas une chose est sûre, ils en avaient des choses à dire, alors autant les écouter (voir les podcasts ci-dessus).

Eglantine Puel

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