« En 2018, deux études réalisées par le muséum national d’histoire naturelle de Paris et le Centre national de recherche scientifique, confirmaient la disparition des oiseaux de nos campagnes. Un tiers d’entre eux a déjà disparu depuis 15 ans. Les oiseaux témoignent de l’état global de l’environnement car ils sont sensibles aux pollutions diverses, à la dégradation des milieux, à l’appauvrissement des sols, à la raréfaction des insectes… Améliorer l’état de santé des sols, planter des haies par exemple, sont autant d’atouts pour la nature et les activités agricoles (aération des sols, dégradation des matières organiques, lutte biologique contre les ravageurs…). »
C’est en partant de ce constat que la Ligue de protection des oiseaux (LPO) porte le programme Des terres et des ailes. Il accompagne les agriculteurs dans la mise en place de pratiques vertueuses, grâce à des aménagements faciles à mettre en place, des conseils et la possibilité de faire connaître et valoriser des actions concrètes.
Si vous êtes intéressés, rendez-vous sur le site, créez votre compte, mettez en œuvre les actions que vous avez retenues et renseignez vos observations. Un onglet permet de choisir les aménagements à retenir pour son exploitation en fonction des espèces que vous souhaitez accueillir ou de leur alimentation. Témoignages, conseils et contacts ainsi qu’une carte des participants inscrits depuis 2018 à travers le pays permettent de trouver toute l’inspiration nécessaire à l’action. 5 084 aménagements paysagers, 908 hectares de surfaces enherbées et 54 472 mètres linéaires de haies ont ainsi vu le jour depuis le lancement du programme à travers le pays.
C’est par la question du busard, l’une des espèces les plus menacées par la pratique agricole, qu’ont commencé les actions de sensibilisation du monde agricole. Pour rappel, le busard est un rapace qui niche au sol. Trois sous-espèces ont chacune leur territoire de prédilection : le busard Saint-Martin niche traditionnellement dans les clairières forestières, le busard des roseaux dans les zones humides en particulier les roselières et le busard cendré dans les champs cultivés. Or, la multiplication des sangliers dans les massifs boisés, d’une part, et la raréfaction des zones humides, d’autre part, ont mené l’ensemble des sous-espèces à se reporter dans les champs agricoles. Problème, avec des moissons de plus en plus précoces, les petits busards sont encore au nid quand les machines débarquent.
Dans le Nord-Pas de Calais, en 2022, on a recensé 30 couples de busards cendrés, 19 de Saint-Martin et 45 des roseaux. On s’est historiquement moins occupé du busard cendré car l’espèce, migratrice, arrivait plus tardivement sur le territoire et était moins impactée par les dates de moissons. C’est de moins en moins vrai et l’espèce est aujourd’hui en danger critique d’extinction. Il faut désormais protéger les trois sous-espèces, car la France reste le pays accueillant le plus de couples nicheurs, avec 50 % de la population totale (contre 75 % il n’y a pas si longtemps).
Claire Duhar
Justine Demade Pellorce
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par Justine Demade Pellorce
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