Votre météo par ville

Chasse : rencontre avec Catherine Boutry de la FDC 59

08-09-2022

Actualité

Les rencontres

Élue administratrice à la fédération des chasseurs du Nord, Catherine Boutry s’est vue confier la présidence de la commission sanitaire.

Catherine Boutry, chasseuse ©E.P.

Alors que la chasse ouvre sa saison, rencontre avec Catherine Boutry. À 68 ans, Catherine Boutry est ce qu’on appelle une femme aux multiples casquettes. Dernière en date : depuis avril 2022 elle est administratrice et présidente de la commission sanitaire de la Fédération des chasseurs du Nord. Une reconnaissance pour cette sexagénaire qui a découvert la chasse sur le tard.

Comment vous êtes-vous mise à la chasse ?

Mon mari chasse et piège depuis longtemps donc je connaissais un peu. Mais c’est au moment de ma retraite que je m’y suis mise sérieusement en devenant piégeuse agréée, en 2006. Ce n’est qu’en 2009 que j’ai passé le permis chasse. Un vrai défi pour moi car, je ne suis pas vraiment une tueuse !

Vous avez de multiples casquettes. Quelles sont-elles ?

Cela fait 27 ans que je suis administratrice à l’institut d’Anchin, où mes enfants ont fait une partie de leur scolarité. J’étais la première femme à y entrer ! Je suis également administratrice de l’Apanga (association des piégeurs agréés du Nord et des gardes assermentés) depuis 2006, et depuis 2010 j’en suis la vice-présidente. Là encore, première femme ! Et donc depuis avril 2022, je suis administratrice à la Fédération des chasseurs du Nord, où l’on m’a confié la présidence de la commission sanitaire.

En quoi consiste une commission sanitaire ?

Elle permet d’effectuer des recherches sur différentes maladies partagées entre faune sauvage et animaux d’élevage. Des prélèvements sont réalisés sur les grands animaux tués à la chasse. La fédération est sollicitée pour participer aux différentes études qui se font en collaboration avec le laboratoire vétérinaire de Villeneuve-d’Ascq (59) et différents organismes comme le GGDDSAN (Groupement sanitaire des animaux du Nord). Nous participons aussi au réseau Sagir, qui est un dispositif national de surveillance épidémiologique dédié à la faune sauvage.

On constate chaque année des dégâts dans les champs à cause de sangliers. Les chasseurs ont-ils un rôle de régulation ?

C’est plus compliqué que ça. Les chasseurs doivent respecter ce qu’on appelle le schéma départemental de gestion cynégétique. Pour les sangliers, l’objectif est de les contenir dans les espaces boisés. Ensuite, la fédération doit dédommager les agriculteurs qui auraient des dégâts mais elle finance également l’installation de clôtures électriques.

Dans le Nord, dans le cadre de ce schéma, nous pouvons aussi chasser et piéger les corneilles, corbeaux et pies ainsi que les renards et les fouines. Mais nous avons perdu le droit de chasser les étourneaux, par exemple. Pourquoi ? Car il n’y a pas eu assez de signalements. Pour savoir quelles espèces il faut réguler, il faut savoir si elles sont présentes et si elles font des dégâts. J’encourage donc les agriculteurs à signaler à la fédération de chasse leurs dégâts, et pas que ceux de sangliers, comme ça, on peut faire remonter et avoir le droit de les réguler.

Est-ce que vous pensez que l’image des chasseurs s’est dégradée dans l’opinion publique ? Si c’est le cas, que peut-on faire pour y remédier ?

Eh bien oui c’est sûr que la chasse n’a plus vraiment la cote, ni dans l’opinion publique ni chez les agriculteurs. Ça se voit sur le terrain d’ailleurs. À l’Apanga, comme à la fédération des chasseurs, le nombre d’adhérents diminue. La moyenne d’âge augmente et il y a une baisse du nombre de permis de chasse délivrés chaque année. C’est un phénomène national. Je pense qu’il y a un manque de communication de notre part, il faudrait mieux expliquer aux non-chasseurs ce qu’est réellement la chasse.

La chasse est une éthique, on recherche un grand gibier blessé pour abréger ses souffrances. L’activité de piégeur et de garderie fait de nous des « sentinelles » de la nature : très présents sur le terrain, nous pouvons signaler, par exemple, des dépôts sauvages et autres incivilités. En tout cas, nous ne sommes pas dans une logique d’extermination. Depuis 2020, l’Apanga est d’ailleurs une association reconnue par la DDTM au titre de la protection de l’environnement. 

Catherine Boutry en quatre dates :

2006. Elle devient piégeuse agréée et est la première femme à être administratrice de l’Apanga.

2010. Elle est élue vice-présidente de l’Apanga.

2012. Elle réalise un stage de recherche du grand gibier à Nancy.

Avril 2022. Elle est nommée présidente de la commission sanitaire de la fédération des chasseurs 59.

Propos Recueillis Par Eglantine Puel

Lire aussi : La chasse du sanglier dès le 15 août, quelles modalités ?

Facebook Twitter LinkedIn Google Email
Élections sénatoriales : dans le Nord, plusieurs nuances de rose, plusieurs nuances de bleu : l’éparpillement façon puzzle
Avec 11 sièges à pourvoir, c’est le département à renouveler le plus grand nombre de sièges derrière Paris : le [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Pas-de-Calais, la droite (presque) unie, la gauche en ordre dispersé et l’éventualité du Rassemblement National :
Pour les prochaines élections sénatoriales, les gauches ne font pas bloc dans le Pas-de-Calais. La droite, elle, table [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : les résultats dans le Nord et le Pas-de-Calais
Les élections sénatoriales ont eu lieu le dimanche 24 septembre 2023 dans le Nord et le Pas-de-Calais. Les deux dépar [...]
Lire la suite ...

Vols : le coup de gueule des agriculteurs
De plus en plus de vols sont constatés par certains Jeunes Agriculteurs : des légumes dans les champs, des systèmes G [...]
Lire la suite ...

Numéro 331: 15 septembre 2023

Dans les coulisses de l’usine Bonduelle de Renescure
Bonduelle a ouvert à Terres et Territoires les portes de son usine historique lors de la campagne des flageolets, débu [...]
Lire la suite ...

Betteraves : avec ou sans pulpes deux éleveurs témoignent
Chacun conduit son élevage comme il l'entend, en faisant des choix stratégiques qui ont leurs avantages et leurs incon [...]
Lire la suite ...

Betteraves : comment faire face à la baisse de pulpes ?
Dans un contexte de baisse de disponibilité de pulpes, les éleveurs bovins ont pu entendre Tereos ainsi que divers con [...]
Lire la suite ...

Au cœur des terres

#terresetterritoires