Votre météo par ville
La bonne nouvelle est arrivée à quelques semaines des portes ouvertes du lycée agricole de Genech (59). Le blé livré aux Moulins Waast était de qualité suffisante pour être moulu. Le jour J, le 19 mars, les premiers paquets de farine prenaient place sur les rayons du marché des producteurs qui s’est tenu lors des portes ouvertes. « Ça me tenait à cœur de développer une farine made in Genech », confie Paul Forgeois, chargé des projets recherche et développement de l’Institut de Genech.
Le constat est simple : la Pévèle réunit sur son territoire tous les acteurs de la filière. Semenciers, producteurs, transformateurs et consommateurs : les différents maillons se trouvent dans un rayon de quelques kilomètres. « Nous voulions montrer aux apprenants qu’on est capables de monter une filière locale », précise Anne Blondeau, enseignante en productions végétales et chargée de mission à l’Institut de Genech. L’idée était lancée.
« Pour fabriquer une farine équilibrée, nous avons mélangé quatre variétés de blé, reprend Paul Forgeois. L’entreprise semencière Lemaire Deffontaines, située à Auchy-les-Orchies, nous a beaucoup aidés ». Une parcelle de 60 ares est semée en 2021. La culture est conduite de manière raisonnée. Les cinq tonnes récoltées sont envoyées en big bags aux Moulins Waast à Mons-en-Pévèle. « Notre intention était de faire une farine qui réponde aux normes de qualité sans ajout d’autres blés », explique Anne Blondeau. Les meuniers prennent le relais, proposant une farine T80, naturellement riche en fibre. « La mouture est plus intéressante d’un point de vue nutritionnel. Nous avons conservé l’amande, le germe et l’assise protéïque du grain de blé », confirme Eloïse Waast, des Moulins du même nom. « Nous voulons proposer le meilleur de ce que la nature a à nous offrir : il suffit de le valoriser ». Retour à Genech pour la farine empaquetée qui est mise en vente au magasin des producteurs du lycée agricole. La boucle est bouclée.
Les premiers consommateurs ? La cantine et les clients du magasin. C’est déjà le cas pour le lait produit sur la ferme du lycée, le prestataire API restauration en consomme chaque année 20 000 litres pour les repas des élèves.
Une soixantaine d’étudiants sont impliqués dans la fabrication de la farine, l’occasion de travailler concrètement sur l’approche économique et le suivi technique d’un tel projet. « La particularité de notre école est d’avoir des supports pédagogiques pratiques : la ferme équestre, la ferme pédagogique ou encore le magasin », reprend Paul Forgeois. L’Institut de Genech souhaite éveiller ses apprenants, leur faire découvrir des métiers, des savoir-faire. « On sème des graines dans la tête de nos élèves, elles germeront quand le terreau sera fertile », ajoute Anne Blondeau.
La production de farine locale entre dans le cadre du Projet alimentaire territorial (PAT) de la Communauté de communes Pévèle-Carembault (CCPC). « Quoi de mieux pour faire connaître l’excellence qui se fait sur le territoire que les produits que les gens mangent tous les jours ? », interroge Anne Blondeau. Sensibiliser les consommateurs aux produits locaux et de qualité, tel est l’enjeu. « On se rend compte que les Moulins Waast et l’Institut de Genech sont sur les mêmes rails », conclut Anne Blondeau.
Louise Tesse
Lire aussi : Alimentation : Des programmes territoriaux encore à structurer