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La campagne betteravière 2020 ne s’annonce déjà pas très favorable dans la région en raison notamment de la baisse annoncée des surfaces. Pourtant, les cours du sucre sur le marché mondial sont en hausse depuis le début de l’année. + 20 %, c’est ce qu’annonce Agritel, la société de conseil sur les matières premières agricoles.
« Le bilan mondial annoncé s’avère être plus déficitaire que prévu, annonce François Thaury, responsable du marché du sucre chez Agritel. La production en Thaïlande est revue à la baisse avec 5 millions de tonnes en moins. » Sur la campagne précédente, la production avoisinait les 14,5 millions de tonnes alors qu’en 2019-2020, elle est de 9,5 millions de tonnes. La faute à la sécheresse qui a impacté les rendements de canne à sucre à la baisse. Forcément, un recul aussi sensible pour le deuxième pays exportateur du monde crée des répercussions importantes sur le marché mondial.
D’autant plus que son voisin, l’Inde, n’a pas réalisé une très bonne récolte. « Quant au Brésil, le pays a choisi de transformer 65 % de sa récolte de canne en éthanol, ce qui n’aide pas à alimenter le marché en sucre, explique l’expert. Toutefois, dans ce contexte, le ratio éthanol-sucre risque d’évoluer dès le début de la campagne en avril en faveur du sucre. »
En Europe, la sécheresse de 2019 n’a pas aidé à la production de betteraves. « Pour la deuxième année consécutive, le rendement moyen est inférieur à la moyenne quinquennale. Avec des stocks faibles, l’Europe devient donc importatrice », fait remarquer François Thaury.
Malheureusement, cette élévation des cours ne se répercute pas encore sur le marché européen. Les contrats ont été établis bien avant cette hausse. « Peut-être que de manière marginale, certains sucriers pourraient profiter à long terme de cette embellie. » Si elle se poursuit. Car de ce côté, rien n’est moins sûr.
Pour la campagne à venir, l’Inde semble avoir une belle récolte de cannes à sucre. Le Brésil, pour qui la récolte s’annonce abondante va sûrement revoir son ratio de transformation d’éthanol à la baisse. Toutefois, en Europe, on sait déjà que les emblavements vont être réduits de 5 % en Allemagne et de 8 % en France. Malgré cette réduction de l’offre, le prix du sucre mondial ne va sûrement pas évoluer en fonction de la situation en Europe.
Lucie Debuire