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Les chips Mazingarbe, familly business

17-12-2021

Actualité

Transformation

Depuis un mois, la famille Mazingarbe produit des chips à partir des pommes de terre produites sur l’exploitation de Sainghin-en Mélantois (59). Une première dans notre région qui n’avait pas encore sa chips « Made in Nord-Pas de Calais ».

Des paquets de pommes de terre, cela fait trente ans que Vincent Mazingarbe en commercialise. Mais depuis un mois, ils ont pris une nouvelle forme : le plastique a remplacé les filets et les tubercules se sont transformés en chips. En effet, avec sa famille, il s’est lancé dans la production de chips à partir des pommes de terre cultivées sur place. « L’idée vient de mon fils, Martial, qui un jour m’a suggéré de fabriquer des chips, raconte Vincent Mazingarbe. Comme il a toujours plein d’idées en tête, au départ, je ne l’ai pas pris au sérieux. »

L’idée reste en suspens lorsque sa fille aînée, qui travaille chez O’tera, annonce que l’enseigne cherche des producteurs de chips. « Avec un client qui s’engageait, j’ai revu ma position et nous avons étudié la possibilité d’en fabriquer. » Vincent Mazingarbe a emmené sa femme, Martine et ses trois enfants, Marion, Claire et Martial dans ce projet de diversification.

Aller jusqu’en Espagne

Il a fallu trois ans  – confinement inclus – pour que le projet germe et soit réalisable. « Nous avons d’abord réhabilité une vieille grange à la sortie du village. Nous avons dû répondre à des normes spécifiques afin de ne pas gêner le voisinage avec les vapeurs et l’odeur de la cuisson », explique Martine Mazingarbe. Pour l’achat de la ligne de transformation, il a fallu miser sur le neuf. « Très peu de personnes fabriquent des chips de manière artisanale en France, il y a donc très peu de matériel et encore moins d’occasion », regrette Vincent Mazingarbe.

La famille a dû se rendre jusqu’en Espagne pour se procurer le matériel adéquat. Le montage n’a pas été des plus simples… « Heureusement que nous avons un MacGyver dans l’équipe, ironise Marion Mazingarbe qui a quitté son poste chez O’tera l’été dernier pour intégrer l’aventure familiale. Malheureusement, nous n’avons pas pu nous appuyer sur les expériences des autres producteurs de chips puisque la plupart gardent leurs techniques secrètes. »

Lancement de la production

Une formation sanitaire en poche et le projet concrétisé et rodé, la production a pu débuter en novembre sur deux jours : le mercredi et le vendredi. Au départ de la chaîne, des pommes de terre cultivées sur les 2,5 hectares dédiés de l’exploitation. Le choix des variétés n’est pas laissé au hasard : les chips doivent être bien jaunes et donc avoir un bon taux de matière sèche. La variété choisie est Lady Amarilla.

Une fois récoltées, elles sont ensuite stockées au réfrigérateur et amenées à température quelques jours avant leur transformation. « Les pommes de terre sont calibrées, lavées, épluchées et découpées avant d’être plongées dans un bain d’huile, on appelle cela une cuisson au chaudron, explique Marion Mazingarbe. Ensuite, lorsqu’elles sont cuites, les chips sont essorées et salées. L’idée est d’avoir une chips assez épaisse, pas trop grasse, ni trop salée. » On doit sentir le goût de la pomme de terre et c’est réussi ! En gage de qualité, l’huile de tournesol et le sel proviennent de France, même si cela représente un coût supplémentaire. La production se termine ensuite par le conditionnement en sachets.

Succès des ventes

Quant à la commercialisation, pour le moment, c’est un succès. La famille n’a pas encore pris le temps de démarcher les autres magasins de producteurs voisins, ils sont déjà nombreux à s’arracher les paquets de chips. « Quand je sais qu’avant, mon père avait des difficultés à vendre ses pommes de terre et qu’aujourd’hui on nous en réclame, ça motive », reconnaît Marion Mazingarbe. À cela s’ajoute la fierté de commercialiser un produit fini et valorisé. « Sans ce projet, je n’aurais pas pu revenir à la ferme, considère Martial Mazingarbe, le cadet de la famille. La pression foncière est tellement élevée que nous ne pouvions pas nous agrandir. La diversification est une bonne alternative, surtout dans la métropole lilloise. » À ce jour, la famille produit 4 000 paquets chaque semaine. « C’est le double de notre objectif initial », se réjouit Marion Mazingarbe.

Mais cette affaire de famille est amenée à évoluer. « Nous aimerions augmenter la production à 6 000 ou 7 000 paquets, avec une journée de production supplémentaire, annonce l’aînée de la fratrie. Peut-être également proposer un plus petit format mais aussi d’autres saveurs. » Car à la ferme Mazingarbe, d’autres légumes sont produits tels que des oignons, des carottes et des panais notamment.

Lucie Debuire

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