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Le mois de mai 2023 a offert un visage en demi-teinte sur la région des Hauts-de-France. La première quinzaine du mois a été marquée par un temps plutôt perturbé, avec des pluies persistantes.
En revanche, la deuxième quinzaine du mois a été marquée par un vent persistant du nord-est. Cette direction du vent, plus caractéristique de l’hiver, a permis de tempérer l’atmosphère et de conserver une certaine fraîcheur durant la journée, malgré l’ensoleillement accru.
Cette conséquence d’un puissant anticyclone au-dessus des îles britanniques, parce qu’il “inverse” le sens des vents. Il inverse aussi la norme en termes de Nord et Sud : depuis des semaines, il fait meilleur temps dans la moitié nord du pays que dans la moitié sud.
Les derniers jours du mois de mai ont été marqués par une ambiance estivale. Les températures grimpant pour atteindre des niveaux typiquement observés en juillet. On a ainsi eu une transition brutale et rapide du temps frais et pluvieux du début du mois, à un temps estival à la fin du mois.
Du côté des précipitations, Lille a enregistré une pluviométrie supérieure à la normale. Avec 73,6 mm de pluie, soit un excédent de près de 19 %. À l’inverse, Boulogne a connu un déficit de pluviométrie de près de 56 %, avec seulement 24,8 mm de pluie. Quant à Saint-Hilaire, Dunkerque, Valenciennes, Cambrai et Le Touquet, ils ont enregistré respectivement des déficits de 16 %, 60 %, 10 %, 10 % et 69 %.
Il est important de souligner qu’aucune pluie n’est tombée depuis le 16 mai. Ce qui renforce les préoccupations concernant la sécheresse dans la région, en particulier en considérant le contexte des sécheresses récurrentes de ces six dernières années. Les pluies d’avril et de début mai ont légèrement amélioré la situation. Mais elles n’ont guère eu d’impact sur les nappes phréatiques. Sans oublier les vents, qui assèchent encore les sols.
Sur le plan thermique, Lille a enregistré une température moyenne maximale de 18,5 °C, légèrement supérieure à la normale. Tandis que la température moyenne minimale a été de 9,5 °C.
À Boulogne, la température moyenne maximale a été de 15,3 °C et la moyenne minimale de 9,8 °C. Des valeurs en accord avec les normales de saison.
Une mention spéciale doit être faite concernant la présence de petites gelées matinales très tardives, notamment dans la campagne Valenciennoise, avec une température de 3,5 °C sous abri relevée le 16 mai.
Côté ensoleillement, Le Touquet a bénéficié de 275 heures d’ensoleillement, largement au-dessus de la normale de 209,8 heures pour le mois de mai.
Pour Valenciennes, ce sont 220 heures d’ensoleillement qui ont été comptabilisées, soit aussi un excédent par rapport à la normale de 195,7 heures. Cet excédent d’ensoleillement est attribuable à la présence des hautes pressions en deuxième quinzaine du mois.
Face à ces conditions, et dans la perspective d’une possible dégradation de la situation, l’ensemble du département est placé en vigilance sécheresse. Les usagers sont invités à diminuer leurs consommations d’eau potable ainsi que leurs prélèvements dans le milieu naturel pour ne pas porter atteinte à la ressource.
Après un coup de chaud en fin de semaine, une dégradation orageuse devrait atteindre les Hauts-de-France en fin de week-end. D’abord annoncée lundi par les modèles météo, elle pourrait atteindre la région dès dimanche. Impossible de savoir où l’orage tombera précisément ni même la puissance de l’orage mais tout prête à penser qu’il pourrait être violent à l’image des fortes intempéries connues par le sud depuis quelques jours (forte activité électrique, grêle, précipitations records). C’est l’une des plus grosses inconnues du dérèglement climatique et une source première de vigilance, notamment pour l’agriculture. En juin 2022, de forts orages avaient notamment provoqué des inondations à Beauvais. « On se demande si 2022 est devenue la nouvelle année de référence. 2023 semble prendre le même chemin. »
Ils n’ont clairement aucune valeur scientifique mais les dictons font la pluie et le beau temps depuis toujours. Petite explication de texte chaque mois.
Selon ce dicton, s’il pleut le jour de la Saint-Médard (le 8 juin), cela annonce une période de pluies durant les 40 jours qui suivent. Cela s’inscrit dans la tradition des “quarantaines” dans les dictons météorologiques, périodes de 40 jours pendant lesquelles le temps du jour en question se reproduirait. Il existe cependant une exception à cette règle, exprimée dans un autre proverbe.
“À moins que Saint-Barnabé (qui a lieu le 11 juin) ne lui coupe l’herbe sous le pied.”
S’il fait beau le jour de la Saint-Barnabé, alors le temps devrait rester clément pendant les 40 jours qui suivent, annulant ainsi la prédiction de la Saint-Médard.
Le proverbe de la Saint-Médard trouve ses origines en France, dans les croyances populaires liées à la météorologie et l’agriculture. Saint Médard lui-même était un évêque de Noyon, dans le nord de la France au VIe siècle. Il est réputé pour ses miracles liés à la météorologie. Une légende raconte notamment qu’un jour de pluie, un aigle aurait volé au-dessus de lui pour le protéger de la pluie avec ses ailes.
Cette année, c’est du beau temps qui était annoncé le 8 juin, et de la pluie le 11. Si même les bons vieux dictons marchent sur la tête…
Propos Recueillis Par Justine Demade Pellorce
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