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Les couloirs du métro parisien ont repris leurs décorations de saison : les comédiens de théâtres parisiens ont laissé les planches aux agriculteurs pour une dizaine de jours, le temps du Salon international de l’agriculture (SIA).
Après avoir montré patte blanche, et son pass vaccinal, les allées du SIA accueillent les visiteurs pour un temps de retrouvailles sans masque. L’affluence ne s’est pas tarie. Toujours autant de personnes déambulent Porte de Versailles. « On est très contents de retrouver nos collègues de la région ou d’ailleurs, ça faisait deux ans que nous ne nous étions pas vus, s’enthousiasme un éleveur. On chouchoute nos bêtes la journée et le soir, on peut se retrouver pour faire la fête. » Une troisième mi-temps, où détente et échanges entre professionnels, qui manquait.
Ce côté franchouillard, tant recherché par les visiteurs, n’a pas disparu, malgré le contexte morose. « On nous pose beaucoup de questions sur nos vaches, sur la race, l’origine, explique Nicolas Retaux, éleveur de rouges flamandes et fervent représentant de la race. On aborde très peu les questions économiques avec les visiteurs. Mais pour moi, le principal c’est de faire comprendre au grand public notre travail afin que les visiteurs se rendent compte de nos efforts pour qu’ils aient dans leurs assiettes de la viande de qualité. »
Le contexte tendu des négociations commerciales, des coûts de production élevés et le conflit russo-ukrainien sont des sujets qu’ils abordent davantage avec les élus locaux ou avec les journalistes. « Je pense que ce sont eux qui doivent relayer notre situation », estime un autre éleveur.
Non loin de là, l’enseigne Lidl, habituée du salon, signe à tour de bras des contrats tripartites avec les éleveurs français de porcs, de bœufs ou de lait.
Du côté du hall consacré aux produits régionaux, le cœur est encore plus à la fête. « Nous avons eu une grande affluence samedi et dimanche, maintenant ça se calme un peu, constate Vincent Bogaert, brasseur. Les habitués, comme les visiteurs ponctuels, viennent toujours boire une bière sur notre stand, il reste un incontournable. »
Au stand du Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT), c’est l’affluence des grands jours. « Nous battons tous les records depuis le début de cette édition, révèle Sabrina Adam. Nous avons pour objectif de pérenniser la confiance des consommateurs envers nos produits. » Il faut dire que tout est fait pour attirer le client : concours, quiz… tout est fait pour connaître la pomme de terre.
Dans le hall 1, la fatigue se fait sentir chez les animaux et les éleveurs ce mardi. L’heure de la traite puis de la sieste a sonné… Pour la plupart des éleveurs, il faut être en forme pour cette dernière soirée au salon, car demain, ce sont d’autres races et d’autres éleveurs qui prennent le relais. « C’est bien beau de chouchouter notre vache pendant cinq jours, mais nous avons tout un troupeau qui nous attend à la maison ! »
Lucie Debuire