Votre météo par ville
Ce n’est pas un simple voyage, c’est une quête. Poussés par une soif de découverte, Albane et Simon ne sont pas des touristes comme les autres. Ils sont sans cesse à la recherche de l’inconnu, de rencontres et de convivialité. Leur périple dans l’Hexagone a un but très précis : partager des moments de vie avec des agriculteurs et des artisans au fil de leur trajet et lever le voile sur leurs savoir-faire. Des instants que ces lillois immortalisent par la photographie.
Photographe de profession, Albane Delacommune a entraîné son futur mari dans sa passion pour l’instantané. Simon Borelle, heureux fiancé, féru d’aventures, de beaux paysages et de belles assiettes, n’a pas longtemps hésité quand l’idée d’un road-trip photographique fut venue. “Il y a un bon moment que nous voulions réaliser un tour de France, à contre-pied de ceux qui rêvent d’un tour du monde“, explique le couple qui a prévu de se dire “oui” en septembre prochain.
Avant de s’engager à travers les liens du mariage, Albane et Simon se sont donc engagés à travers les petits chemins de campagne. Pas sans aspiration. “On ne connaît finalement pas assez nos régions, en dehors de circuits ou moments touristiques, conçoit Simon Borelle. Nous voulions aller là où peu de monde va – dans les fermes isolées, chez des artisans vivants parfois reclus – pour voir cette France dont on parle à peine et qui, finalement, fait toute la richesse de notre patrimoine gastronomique et culturel.“
Quelques semaines avant le grand départ, les deux explorateurs du terroir, diplômés d’une école de communication, ont lancé un appel sur les réseaux sociaux pour faire connaitre leur projet. “Nous avons eu des retours d’agriculteurs partants pour nous faire visiter leur exploitation et prendre une série de clichés, raconte Albane Delacommune. Nous en avons contacté d’autres au fil de nos recherches. C’est ainsi que notre itinéraire s’est petit à petit constitué !“
Une fois Ferdinand, leur van (un Toyota de 1991, 180 000 km au compteur), équipé et apte à prendre la route, Simon et Albane ont été forcés de patienter avant de s’élancer. “Nous devions partir en mars mais la situation sanitaire et le confinement ont bouleversé nos plans, indique Simon Borelle. Nous avons finalement pris la route début juin.” Direction le Limousin, le Périgord, la Gironde, le Lot-et-Garonne puis une remontée du pays en direction de la Bretagne avant un retour vers le nord. Le tout en un mois et demi.
Leur tournée les a visiblement enchantés. “La vie en van, c’était une première pour nous. Nous avons adoré, s’amusent les vagabonds en herbe. Chaque personne que nous avons rencontré était hyper accueillante. On nous a plusieurs fois invité à rester dormir à la ferme, à partager le repas et participer aux travaux. C’est ce que nous recherchions.” En résulte de ces expéditions rurales des photos prises sur le fait. Au milieu des granges et des animaux ou dans l’arrière boutique. Au petit matin, dans la pénombre des apprentis ou au coucher du soleil. Maraîchers, éleveurs de moutons, de chèvres ou de porcs ; apiculteur, brasseur, producteur de cognac ou d’algues ; mais aussi potier, verrier ou ébéniste sont passés devant l’objectif.
Ferdinand et ses occupants ont rendu visite à 18 professionnels. “Le van s’est rempli de produits locaux et d’objets en tout genre, sourit Albane Delacommune. Heureusement que les rangements sont nombreux !” Après une courte pause en Picardie, pour recharger les batteries et exposer leurs souvenirs, Simon et Albane reprennent leurs visites en août dans le sud de la France.
Philanthropes, Albane Delacommune et Simon Borelle souhaitent partager leur équipée dans les territoires. Quelques-unes de leurs photographies et histoires sont à découvrir sur la page Instagram de “Ferdinand le van.” Un site internet est également en cours de création. “Il prendra la forme d’un carnet de voyage, avec des portraits d’agriculteurs et artisans, des photos, des recettes et des bons plans, annoncent-ils. Il s’agit de mettre à l’honneur le monde rural dans son ensemble, il le mérite. Et de montrer son vrai visage à travers celles et ceux qui le façonnent.”
L’idée de publier un livre, dans le même esprit du site, trotte aussi dans la tête des jeunes nordistes. En avant le van.
Simon Playoult