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Avec Terres et Territoires junior nous choisissons de t’expliquer chaque mois la production d’un aliment du quotidien. Ce mois-ci, découvre comment sont cultivées les fraises avec Julie Degraeve, agricultrice à Pihem, dans le Pas-de-Calais.
Julie Degraeve est agricultrice depuis 2020. Elle travaille avec son mari à Pihem. Ensemble, ils sont en polyculture-élevage : ils s’occupent d’un élevage de vaches et cultivent différentes choses, notamment des fraises. Et ces fruits rouges, c’est le « truc » de Julie !
Ici, les fraises sont cultivées dans une serre de 800 m2 non chauffée. Elles ne poussent pas directement dans le sol, on dit qu’elles sont hors-sol : « Elles sont plantées dans de la terre contenue dans des sacs positionnés dans des gouttières suspendues à plus d’un mètre du sol, explique la productrice. C’est un choix que nous avons fait car notre terre n’était pas suffisamment drainante, mais aussi pour une question de confort de travail. » Cela évite d’être à quatre pattes pour s’occuper des fraisiers… La serre est divisée en trois parties : « On plante à différents moments de l’année : fin janvier, mi-avril et en juillet. »
Tous les jours, en fonction de la météo, des températures ou encore de l’humidité, Julie Degraeve ouvre plus ou moins les différents côtés de sa serre afin que les fraises poussent dans les conditions optimales. Régulièrement, la productrice entretient ses plants de fraises. Elle réalise le peignage : « On place les feuilles au centre de la ligne entre deux ficelles et on ressort les fruits afin qu’ils profitent d’un bon ensoleillement et pour faciliter la cueillette. On taille aussi les grandes feuilles pour éviter qu’il y ait trop d’humidité ce qui peut favoriser les maladies. Le stolon qui permet de créer de nouveaux plants, mais demande beaucoup d’énergie à la plante pour se développer, est également coupé. On préfère qu’elle la garde pour faire pousser les fraises ! »
La productrice fait attention également à ce que les insectes, qu’on appelle les ravageurs, ne mangent pas sa production. Pour cela, elle multiplie les moyens de lutter contre leur présence. « Nous mettons des pièges. Pour la drosophile, par exemple, on dispose des bouteilles rouges, car c’est la couleur qui les attire, contenant un mélange d’eau, vinaigre de cidre et de liquide vaisselle, détaille-t-elle. On compte aussi sur les insectes auxiliaires qui nous aident à lutter contre les ravageurs. Pour les attirer dans la serre et qu’ils mangent les ravageurs, on a installé des hôtels à insectes et on dispose aussi des plantes qu’ils apprécient, comme la lavande ou encore la bourrache. Cela permet de limiter au maximum l’utilisation d’insecticides. Nous n’y avons recours que lorsque nous ne pouvons pas faire autrement. »
La récolte s’étale de mai à octobre. Entre l’apparition d’une fleur et celui où la fraise est prête à être cueillie, il s’écoule une quarantaine de jours. Pour savoir si une fraise est mûre, il faut se fier à sa couleur. « Mais selon les variétés, elles sont plus ou moins rouges à maturité. Au début, j’en goûtais pour savoir, mais maintenant j’ai l’œil ! », sourit Julie Degraeve. La récolte se fait tôt le matin, à 6 h, « à la fraîche » et dure plus ou moins longtemps selon les jours. « Parfois j’en ai pour deux heures, parfois c’est plus. En pleine saison, mon mari vient m’aider dans la serre. » Les fraises sont mises en barquette avant d’être vendues à des particuliers mais aussi à des collèges du coin ou encore à des restaurateurs.
Hélène Graffeuille
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