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Vendeville a été reconnue ville sanctuaire par l’association éponyme fin septembre. Une reconnaissance que chacun va faire en sorte de faire fructifier, mais l’histoire de la commune et de Sainte Rita commence à dater. C’est l’installation d’une statue à l’effigie de la sainte des causes désespérées en 1928, puis celle d’une relique en 1930 qui va faire de l’église Saint-Eubert un sanctuaire à la gloire de Rita d’Ascia (lire aussi ci-contre).
Plus tard, l’écusson de la commune de 1 700 âmes va reprendre la silhouette de l’église et de son clocher, « qui font partie intégrante de l’identité de la commune », estime le maire par ailleurs parfaitement athée. Ludovic Proisy a été élu en 2020 et, s’il prévient que « la croyance et [lui] ça fait deux », il estime aussi qu’il y avait, dans l’obtention de la reconnaissance, « quelque chose à construire ». Quand il arrive à la mairie, le sujet existe déjà, porté par une élue de l’ancienne mandature, Rita (!) Waymel. Pour ça, l’église est préalablement classée sanctuaire par le diocèse, puis un dossier est monté, présenté à l’association des Villes sanctuaires et défendu à l’oral après une visite sur place. La mairie passe l’audit avec succès dès 2020. La paroisse et l’office de tourisme, qui ont toutes deux changé de tête entre deux passent, elles, leur grand oral en septembre dernier et Vendeville devient la 21e Ville sanctuaire de France (devenue depuis la 20e, Chartres s’étant retirée en raison d’une impossibilité de faire face à un afflux de pèlerins).
Fin novembre se tenait la première réunion de travail réunissant ville, paroisse et office de tourisme « afin de dynamiser tout ça », dit l’élu, dans un objectif affiché de tourisme spirituel. Jusqu’ici estimé à 120 000, le nombre de pèlerins se rendant chaque année dans la petite église de la petite commune devrait gonfler. L’offre de logement ou de restauration est suffisante, pensent les acteurs du territoire : pas question pour l’heure de construire un hôtel de plus quand il n’y en a « pas moins de 18 dans un rayon de 15 kilomètres », inventorie Paul Dumortier, le directeur de l’office de tourisme de Seclin-Mélantois. « Et on verra si cela s’avère nécessaire à terme. »
Par contre, des aménagements autour de l’église – un parvis digne de ce nom et un parking – voient le jour pour faire face à l’afflux. Rien n’est encore acté mais les possibilités, foncières notamment, autour de l’église, existent. Les prochaines fêtes de la rose, où cinq messes se succèdent, le 22 mai, jour de la sainte Rita, devraient dire la mesure de l’effet Ville sanctuaire.