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Des perles, il en sort régulièrement de la bouche des élèves accueillis sur l’exploitation de la Ferme aux quatre vents, à Roncq (59). En cette fin de semaine, Caroline Delepierre-Piat et son mari Ludovic, accueillent deux classes de sixième chez eux, dans le cadre du Savoir vert.
« Qu’est ce qui permet d’enlever la crème au lait de vache ? » demande l’agricultrice aux élèves qui sortent de l’étable. « La crédence », « la crémaillère », « la crémière », tentent les enfants. Des mots qui prêtent à sourire reflet de l’intérêt pédagogique de telles visites. « Le Savoir vert est presque une mission d’intérêt public », résume celle qui vient d’être élue à sa tête pour quatre ans, « avec une équipe dynamique » à ses côtés.
C’est tout l’enjeu de l’association créée il y a 30 ans : communiquer de façon positive et renouer des liens entre les urbains et l’agriculture. « La force du réseau, c’est que l’accueil ne soit pas une contrainte mais un choix. Et rien de tel pour parler d’un métier que de l’exercer ».
Caroline fait partie de ceux qui reçoivent le plus, près de 200 visites chaque année, parce qu’elle aime ça, d’abord, et que sa ferme se situe dans un bassin de population dense. La rue que l’on emprunte pour rejoindre la Ferme aux quatre vents est une touche de campagne au milieu de la ville de Roncq.
Caroline a repris l’exploitation familiale en 2008 avec cette idée de partage et de communication. « Je ne me serais pas installée sans cette dimension d’accueil de public. Je voulais absolument accueillir pour parler du métier, pas assez connu et tellement décrié », explique-t-elle. Elle a « le Savoir vert en tête » et suit la formation initiale de l’association en 2009, quelques mois à peine après son installation. « Les gens n’imaginent pas le travail que l’on fait ni que l’agriculture est la base de tout ce qu’ils mangent », regrette-t-elle. C’est ce qu’elle explique patiemment et avec pédagogie aux élèves qui viennent en immersion dans son monde le temps de quelques heures.
Les visiteurs du jour sont des collégiens roubaisiens. La production alimentaire est au programme et le mieux est d’aller chercher l’information à sa source. « Il est incroyable, le lait », lance un élève qui vient de le déguster.
Ludovic, également formé, et elle proposent régulièrement de nouvelles thématiques : biodiversité, développement durable ou encore environnement.
Infirmière quelques années durant, Caroline a été rattrapée par l’amour du métier d’agricultrice et a pris la relève lors du départ en retraite de ses parents. Elle est la quatrième génération.
L’exploitation compte aujourd’hui 40 vaches laitières, 30 hectares en maïs, herbe et céréales, quelques chèvres, moutons, oies, lapins et poules. Ludovic et elle proposent aussi depuis un an des glaces artisanales qu’ils vendent chez eux, dans leur magasin ou des dépôts-ventes.
Louise Tesse
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