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Ses abonnés se comptent en dizaines de milliers. 95 000 sur Youtube, 30 000 sur Instagram, 26 000 sur Twitter. Étienne Fourmont, agriculteur sarthois, s’est pris au jeu des réseaux sociaux. Ses vidéos postées chaque dimanche sont vues en moyenne 80 000 fois. « J‘y consacre deux à trois heures chaque jour et certains montages me prennent six heures. Mais c’est un loisir : j’adore faire ça ». Invité à la table ronde organisée par le Savoir vert à l’occasion de son assemblée générale le 15 mars à Anzin-Saint-Aubin (62), le « youtubeurre », comme il se définit, recommande un message concis. « Nous sommes passionnés par notre métier, on a tendance à utiliser des termes techniques. Il faut faire simple. Et puis, un sourire, c’est presque 50 % d’audience en plus ! », ajoute-t-il. Question matériel, le son est essentiel. S’équiper d’un micro permet d’éviter les bruits désagréables, comme le vent. Pour le reste, un téléphone suffit.
Marie Grivet est enseignante. Elle constate que la vidéo fait partie du quotidien de ses élèves. Avant une visite à la ferme, elle peut présenter un intérêt pédagogique pour les enseignants en dévoilant certains aspects qui ne seront pas forcément vus lors de la visite : vêlage, moissonneuse, préparation du sol, etc. Amélie Macke, Olivier Dontgez et Vincent Pruvost, tous trois agriculteurs, se sont lancés. « Cela rend l’exploitation vivante au fil des saisons et montre notre métier », explique Vincent qui se sert du support pour montrer la traite des vaches. La crise sanitaire a accéléré le processus. Les élèves ne pouvaient visiter les fermes, elles sont donc venues à eux. Les vidéos deviennent incontournables : qu’elles soient destinées aux réseaux sociaux ou aux supports pédagogiques. « L’année sera consacrée au développement d’outils pédagogiques, notamment de vidéos », lance Chantal Legay alors que s’achève son mandat de présidente. « Le Savoir vert doit s’adapter pour toujours avancer ».
L’association est née en 1992 grâce à une poignée d’agriculteurs, encouragés par les FDSEA et convaincus que communiquer sur leur métier devenait essentiel. Au début, 300 visites d’élèves s’organisent chaque année dans des fermes pédagogiques. En 2019, il y en a dix fois plus. 2021 reste perturbée par la crise sanitaire mais les classes ressortent enfin avec 1 603 demi-journées de visites. « Cette année festive sera sous le signe du partage, de l’innovation, et de la pédagogie », souligne Chantal Legay. « La communication reste le point important : le Savoir vert reste encore trop méconnu des enseignants et des agriculteurs ». L’association propose désormais une formation initiale au printemps, pour les nouveaux adhérents indisponibles pendant la période hivernale. Un groupe de travail va également se réunir pour imaginer de nouvelles façons de présenter l’agriculture aux lycéens et enseignants. La vidéo sera évidemment une piste de réflexion.
Louise Tesse
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