Mathieu Delporte est éleveur laitier à la ferme de la Défière à Coutiches (59). Pour écouler une partie de sa production, il livre désormais lui-même le mardi à Lille et le jeudi à Douai. « C’est chronophage, sans compter le boulot à côté : quand je ne m’occupe pas de la gestion, je suis dans les champs pour nourrir les vaches », raconte l’éleveur.
Pour lui, la plus grosse perte concerne la restauration collective. Deux tiers de ses yaourts allaient vers les cantines scolaires et les maisons de retraite. Aujourd’hui, Mathieu Delporte produit 5 000 yaourts par semaine au lieu des 15 000 habituels. Une part continue toutefois d’être vendue à la ferme et la majorité en GMS. « Même si l’Intermarché de Masny a fermé, les volumes des commandes ont augmenté dans d’autres, comme ceux de Râches et de Mons-en-Barœul », explique-t-il.
Pour l’instant, bien que compliquée, la situation de la ferme de la Défière reste viable. « Notre lait est collecté. Cela dit, la laiterie nous a demandé de diminuer les volumes. Je suis inquiet pour la suite, car si on ne le fait pas, le prix du lait risque de chuter. Mais à la sortie du confinement, les vaches auront du mal à se remettre à produire autant », décrypte l’éleveur.
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Parmi les solutions pour faire face à la crise sanitaire, « diversifier notre activité serait envisageable. Mais il faudrait que ça dure dans le temps », poursuit Mathieu Delporte. Au-delà du besoin urgent d’écouler les stocks, « l’après-confinement » est déjà dans les esprits.
Lauren Muyumba
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