Votre météo par ville
Carottes, salades, choux-fleurs, betteraves… la saison est bien partie dans l’Audomarois. Véronique Waguet, maraîchère à Tilques (62), partage son temps entre les champs, les marchés qui ont tous repris, et sa boutique de vente directe à la ferme.
Avec le confinement, elle avait vu exploser la demande de clients en quête de circuits courts. Plus d’un mois après la fin de cette période, les clients sont encore au rendez-vous. “La clientèle du marché est intégralement revenue ainsi que celle du magasin, assure-t-elle. On a aussi gardé une partie de la nouvelle clientèle qui nous a découverts pendant le confinement et, finalement, nous a adoptés ! Il y a des gens qui viennent faire un plein toutes les semaines alors qu’on ne les voyait pas avant, et ils nous remercient d’avoir été là pendant le confinement. Ils nous remercient aussi en continuant à venir.”
Pour répondre à la demande, qui avait évolué pendant le confinement, et s’adapter à la fermeture des marchés, Véronique Waguet avait mis en place un système de drive (les clients passaient commande avant de venir chercher leur colis en magasin), ainsi que des livraisons à domicile. Qu’en reste-t-il ? “Seul un service de livraison sur Longuenesse va rester, car les clients ont demandé que cela continue. Cela représente une trentaine de personnes en livraison à domicile.”
Quant au drive, il ne devrait pas être maintenu. “Il y a encore quelques clients qui passent commande, mais nous allons arrêter. Les clients préfèrent voir ce qu’il y a sur place”, explique-t-elle. Il faut dire aussi que tout cela demande une sacrée organisation. Si le confinement était tombé “au bon moment” par rapport aux travaux de la terre, le retour aux champs accapare désormais son temps. “Gérer un drive, aujourd’hui, on n’en serait plus capable !” assure la jeune femme.
“On a également décidé d’arrêter un de nos débouchés, la vente via le Court circuit (site d’achat en ligne auprès de producteurs locaux, ndlr). Pendant le confinement, on était passé de 150 à 500 commandes, mais nous avons arrêté car désormais nous avons largement assez de débouchés avec tout le reste”, souligne la maraîchère.
Véronique Waguet ne souhaite en effet pas faire “grossir” sa ferme davantage, mais veut plutôt “produire mieux, être plus dans les champs”. Cette période, si particulière, “nous a permis de voir nos limites, physiquement”, et en termes de production et d’organisation..
Si, “en année comptable, 2020 ne pourra pas être une année de référence, elle a tout de même permis de faire du chiffre et d’investir.” Et de conclure : “Nous sommes contents car nos clients fidèles ont été compréhensifs, et nous sommes aussi ravis de voir que certains nous ont découverts !”
Laura Béheulière