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Il n’est pas très rapide. Mais il est autonome. Le robot Farmdroid FD 20 a été testé pour la première fois sur la chicorée vendredi 9 avril 2021. C’était à Brouckerque, dans le Nord, sur une parcelle d’Olivier Adriansen. La société Stecomat, spécialisée dans les outils de désherbage mécanique et de travail du sol, distribue le robot danois en France. C’est elle qui a contacté Yannick Delourme, responsable du service agronomique de l’Interprofession de la chicorée de France, pour réaliser une démonstration grandeur nature.
Après quelques minutes d’installation et de préparation, le robot s’est élancé (à 750 m/h) dans le champ de 1,8 ha, pour semer les graines de chicorée (plus d’éléments techniques dans notre vidéo).
“Le robot a été conçu au Danemark en 2011 par deux frères dans une ferme, relate Raphaël Deneuville, technicien robotique Farmdroid chez Stecomat. Il est commercialisé en France depuis cette année. Huit robots tournent actuellement dans le pays, et ils sont 130 en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas, essentiellement sur de la betterave. Autonome grâce à ses panneaux photovoltaïques et à ses deux batteries, il peux faire sept hectares en une journée. On le recommande pour des parcelles d’une vingtaine d’hectares.”
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Après le semis, le robot sera programmé pour venir désherber le champ. Grâce à son système GPS, il saura où sont les graines et où il doit désherber. Il présente plusieurs intérêts : “Il permet de réduire les intrants (dans un contexte où de plus en plus de molécules sont interdites) et répond à la problématique du manque de main-d’œuvre, souligne Yannick Delourme. C’est un robot qui peut être vite amorti sur des cultures à forte valeur ajoutée.” Ajoutons à cela qu’il tasse moins le sol que des outils classiques, et qu’il n’émet pas de gaz à effet de serre lors de son passage.
Pour Olivier Adriansen, heureux élu à pouvoir tester cette machine au look futuriste, “c’est intéressant pour le désherbage. C’est bien de chercher des innovations pour se passer des produits chimiques. En tout cas c’est ma façon de voir les choses, j’essaye d’avoir des pratiques moins impactantes pour l’environnement.” Selon lui toutefois, pour un véritable retour sur investissement, il serait plus intéressant en bio.
Si le robot est amené à faire d’autres démonstrations en France, des étudiants de l’ISA de Lille devraient se rendre à Brouckerque pour regarder de plus près cet étrange animal. Qui sait, ce sera peut-être leur outil de travail dans quelques années ou décennies ?
Laura Béheulière