« C’est quelle race de chien, ça ? », lance un quinquagénaire hilare. « Ça », c’est l’animal noir et blanc qui se serre contre les jambes de son éleveur, le producteur de lait nordiste Emmanuel Coudyser. Avec une délégation de confrères et consœurs à l’entrée du magasin Leclerc de Saint-Amand-les-Eaux en ce 17 février, il est venu rencontrer les clients du supermarché.
Pendant qu’une petite fille au manteau rouge et son petit frère caressent timidement le petit veau, une dame brune en manteau gris s’arrête devant lui, téléphone au poing. « Je le prends en photo pour le montrer à mes enfants ! », glisse-t-elle, avant de filer à l’anglaise. Un veau à l’entrée du supermarché Leclerc de Saint-Amand-les-Eaux un mercredi, jour de courses en famille : succès assuré.
« C’est une action organisée à la demande de la Fédération nationale des éleveurs laitiers (FNPL), explique Christine Delefortrie, éleveuse à Bousbecque (59). Il s’agit de demander aux consommateurs ce qu’ils pensent de l’élevage, de la production de lait, et de leur parler de notre rémunération. »
Et de tout le reste : les semaines de 70 h, le soin aux animaux qui ne s’arrête jamais, l’astreinte de la traite deux fois par jour, les vacances qui se font rares… « Aujourd’hui, il y a beaucoup de demandes sociétales sur le bien-être animal, intervient Vincent Faidherbe, éleveur à Somain (59), venu avec sa fille. Mais on ne se rend pas compte qu’elles demandent des investissements conséquents. Et puis, il y a le problème du renouvellement des générations : comment attirer des jeunes, si notre production ne paie pas ? »
Retour à la question du prix. « Avec 320 €/1 000 litres de moyenne, on ne va pas loin. Payer chaque yaourt 0,01 € de plus représenterait un gain supplémentaire de 0,10 €/ l pour l’exploitation…, détaille Christine Delefortrie. Alors nous sommes là pour poser la question aux gens. »
Toile de fond de cette action : les négociations commerciales en cours au niveau national. Elles se terminent à la fin du mois. « La tendance des prix du lait est à la baisse pour la grande distribution en raison de la crise, situe Cassandre Wallet, animatrice de la FRPL. Mais de l’autre côté, la GMS (qui a rejoint l’interprofession laitière depuis environ un an, et est donc garante de ses intérêts, nldr) assure que certains transformateurs ne demandent pas de hausse de tarif… »
Face à ce jeu de dupes, la profession a donc décidé d’interpeller les consommateurs. « Une façon de préparer le terrain et de faire du bruit autour de la non-application des EGA », résume Cassandre Wallet. Et de montrer les muscles, gentiment pour cette fois.
Lucie De Gusseme
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