Le transport routier représentant 21 % des émissions de gaz à effet de serre, le gouvernement français a choisi d’accélérer la décarbonation du parc automobile. Ceci afin de répondre à l’ambitieux projet européen dit « pacte vert » de réduire de 55 % les émissions de CO2 d’ici 2030.
Un objectif que le gouvernement français a choisi d’atteindre en interdisant, d’ici 2030, les véhicules thermiques et en favorisant l’acquisition de véhicules électriques. « Une incohérence qui ne permettra jamais d’atteindre les objectifs« , selon la filière française du bioéthanol qui souhaite aussi faire valoir ses atouts dans un communiqué du 26 octobre.
« Pour atteindre cet objectif, il faut décarboner les véhicules thermiques et l’essence, lance Valérie Corre, directrice des affaires réglementaires alcool et éthanol en Europe chez Tereos. Pour cela il faut s’appuyer sur les biocarburants avant tout. Même si les véhicules électriques présentent une alternative séduisante, elle ne sera pas suffisante.«
Selon la responsable de Tereos, les méthodes de calcul des émissions de gaz à effet de serre des véhicules sont biaisées. En effet, le rapport du 11 octobre dernier de l’Institut Montaigne pose la question : « Comment expliquer que seules les émissions de CO2 liées à la combustion du carburant dans la voiture soient prises en compte, alors que celles liées à la fabrication de l’acier qui la compose ou de la batterie qui l’alimente peuvent représenter plus de la moitié des émissions totales ? »
Par ailleurs, le bioéthanol a ,depuis dix ans, augmenté son efficacité en matière de réduction de gaz à effet de serre. « En moyenne, on constate 75,5 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins avec du bioéthanol par rapport à une essence classique, contre 50 % en 2021, assure Valérie Corre. Cette étude menée par les membres du syndicat ePURE, et a bien sûr été réalisée en prenant en compte les gaz émis du puit jusqu’au pot d’échappement. Ce résultat est principalement dû à un processus de fabrication amélioré.«
Quant aux sources des matières premières utilisées dans ce bioéthanol, souvent décriées, la filière se défend. « Dans une étude de la commission européenne, on constate que l’utilisation de blé, de maïs ou de betteraves sucrières, principalement utilisés chez nous, ne représente pas de risques de changement d’affectation des sols, poursuit la responsable de chez Tereos. Par contre, l’utilisation de la palme ou encore du soja modifie grandement les affectations du sol et est responsable de déforestation ou de suppression de zones naturelles.«
D’où la volonté de la filière bioéthanol de demander « à faire évoluer la réglementation européenne afin d’adopter un système d’évaluation juste des émissions des véhicules légers, basé sur l’analyse complète de cycle de vie et non sur les émissions de gaz d’échappements« . Elle réclame aussi une révision de la réglementation européenne sur les biocarburants de première génération.
En effet, le taux de matières premières agricoles utilisables en énergie est plafonné à 7 % d ela production totale. Or, la France a presque atteint ce niveau et a un potentiel de production très élevé. « Nous demandons donc à pouvoir mutualiser les plafonnements de l’Union européenne, revendique Valérie Corre. Et de revoir sa réglementation et sa fiscalité pour laisser une place au bioéthanol de s’imposer dans les solutions à la décarbonation. »
Lucie Debuire
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