À califourchon sur son quad, Frédéric Macron, éleveur à Bonnières (62), sillonne ses 88 hectares de prairies tous les jours pour visiter ses 480 limousines. Il élève 187 mères et engraisse les animaux pour la relève. « Seuls les broutards sont vendus juste après le sevrage, explique-t-il. Je mets en engraissement les vaches de réforme et des génisses. » Chaque année, une soixantaine de femelles part pour l’abattoir et 68 broutards vont dans d’autres élevages pour être engraissées.
Parmi les vaches vendues, une quinzaine, depuis janvier 2021 a pris une route un peu différente. Celle du Label rouge. Des accords entre Elvéa, association d’éleveurs allaitants, acheteurs et abatteurs ont vu le jour en 2020. La viande issue de cette filière qualité est commercialisée pour la marque « Blason prestige ». Frédéric Macron a donc dû passer un audit pour prétendre produire des animaux labellisés.
La différence pour cet éleveur, c’est la valorisation de ses animaux. « La viande de l’animal labélisé m’est payée 0,05 €/kg, décrit-il. Dans le contrat une surprime est annoncée de 0,20 €/kg mais 0,15 €/kg d’entre eux est reversé au commerçant bestiaux, pour le transport jusqu’à l’abattoir. Bien sûr, c’est mieux que rien mais ça n’est pas suffisant. »
D’autant plus que le contrat signé avec son acheteur ne stipule pas la quantité de bêtes labélisée abattues chaque année. « Quand je vends des vaches, je ne sais pas à l’avance si la viande sera labélisée ou non, je le sais, seulement quand je reçois le chèque. » Ce qui laisse à penser que le marché est encore à ses débuts et la demande ne sont pas toujours au rendez-vous.
Pourtant, toutes les limousines de Frédéric Macron seraient susceptibles d’obtenir le label, puisqu’elles sont toutes élevées de la même manière: nourries à l’herbe des près, fraîche ou en enrubannage selon la saison et avec des céréales et pois protéagineux produits sur l’exploitation puis broyés. Toutefois, l’éleveur le remarque, l’engraissement des vaches label rouge demande un peu plus de temps et de précision. « Il faut que je les finisse bien, elles restent donc quelques semaines supplémentaires. Forcément, cela me revient plus cher. »
Au delà de l’aspect financier, le label rouge permet un meilleur débouché. « Je sais que la viande se vend mieux, encore plus quand c’est de la limousine, admet Frédéric Macron. Cela me permet de me démarquer des autres éleveurs et de répondre aux demandes de qualité des consommateurs.«
Lucie Debuire
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