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Tous les marchés sont concernés par une activité économique assez tonique, en particulier pour l’agriculture. Que ce soit en grandes cultures, en légumes, en porc, en lait, les encours de crédits sont en augmentation. À fin août, elle est de 22 % au global par rapport à l’année précédente. Sur les prêts Agilor – filiale du Crédit agricole Nord de France qui finance les investissements en machinisme – l’augmentation est de 9 % sur les prêts réalisés. 35 à 40 % des prêts concernent d’ailleurs le machinisme.
Nous installons les jeunes (et moins jeunes) agriculteurs aidés et non aidés, la dynamique est très bonne et nous voulons les accompagner du mieux possible.
Les investissements, portés aussi bien par des agriculteurs, des Cuma que des entrepreneurs agricoles, concernent du matériel de récolte, en pommes de terre, en céréales, des tracteurs… Il y a aussi des investissements pour moderniser les bâtiments de stockage en pommes de terre ainsi qu’en élevage.
Nous accompagnons aussi plusieurs projets de méthaniseurs ainsi que des projets de diversification avec des installations de casiers, par exemple, ou autour de la transformation à la ferme ainsi que des projets pour optimiser les ressources.
La dynamique est le reflet de trois bonnes années en agriculture en 2018, 2019 et 2020. Elles ont permis aux exploitations de reconsolider leurs marges après la crise de 2016, ce qui est propice aux investissements. Les agriculteurs du Nord et du Pas-de-Calais profitent des périodes pour moderniser leurs exploitations.
Il y a aussi les effets positifs du plan de relance du gouvernement avec notamment les aides aux agroéquipements pour moderniser le parc de matériel et les PCAE (plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles) pour améliorer la compétitivité et d’adaptation des exploitations.
L’année 2021 est particulière. Les prix des matières premières agricoles sont plutôt bons mais tout le monde ne pourra pas en profiter. En effet, tout ne sera pas valorisé aux cours actuels. Je pense notamment aux agriculteurs qui ont vendu une partie de leurs céréales avant la récolte et qui ne vont finalement pas pouvoir les valoriser en qualité meunière mais plutôt en qualité fourragère. Soit une différence de près de 20 €/tonne. La récolte de blé dans les deux départements est très hétérogène.
En parallèle, l’augmentation du coût des intrants, notamment des fertilisants, risque de pénaliser la marge des producteurs.
En élevage, les éleveurs subissent aussi une forte augmentation de leurs charges à cause de la forte hausse du prix de l’aliment. Par exemple, en volailles, l’augmentation atteint près de 30 % depuis le début de l’année.
C’est encore difficile de l’affirmer, mais la dynamique pourrait marquer le pas en 2022.
Propos Recueillis Par Virginie Charpenet