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« Le ministère de l’Agriculture nous demande d’être mieux organisés et plus transparents, et c’est normal de rendre des comptes à ceux qui nous financent », reconnaît Christian Durlin, président de la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais. Pour cela, les chambres d’agricultures, par l’intermédiaire de l’APCA1 (Assemblée permanente des chambres d’agriculture) et du ministère de l’Agriculture ont signé un contrat d’objectifs et de performances (COP). Elle s’articule en trois volets.
Le premier concerne l’accompagnement de l’agriculture et des territoires vers une transition économique, environnementale et climatique. « Avec la diversité des compétences des chambres d’agriculture nous sommes capables de suivre au quotidien les filières agricoles, ajoute Christian Durlin. Nous devons prendre garde à la décroissance économique des exploitations en mobilisant toutes les forces vives et en adaptant nos méthodes d’accompagnement. » Tout cela intervient dans une conjoncture (sanitaire, climatique et économique) très incertaine et une saturation de la réglementation qui pèse sur le fonctionnement des exploitations.
Le deuxième volet de ce COP est la poursuite du développement du programme Casdar (compte d’affectation spécial Développement agricole et rural). Il permet de mettre en place des projets innovants et de poursuivre la recherche et le développement de l’agriculture. Si ces objectifs ne sont pas nouveaux en soi, le troisième volet pourrait faire évoluer l’organisation des chambres d’agricultures de notre région. Il s’agit de réformer la gouvernance des chambres d’agriculture, de renforcer le rôle de l’APCA et d’optimiser l’organisation de six régions, dont les Hauts-de-France.
Pour cela, depuis deux ans, la régionalisation des chambres d’agriculture des Hauts-de-France est initiée avec la création d’une chambre de région et la conservation des chambres territoriales. « La chambre de région servirait d’assise politique et mettrait ses compétences au service des territoires, détaille Christian Durlin. Nous attendions la publication des textes du ministère au 1er janvier 2021, actuellement, rien n’est encore sorti. Cela nous handicape. Bien sûr, nous poursuivons le schéma initialement prévu, mais il est difficile à ce jour d’avoir un dispositif opérationnel. »
L’attente de la publication de ces textes donne un délai pour optimiser l’organisation de cette chambre régionale mais rend la situation floue et la mutualisation difficile. « Nous n’avons pas de visibilités quant à la date d’activation du schéma de régionalisation, regrette le président. Nos chambres sont contraintes d’évoluer et nous sommes dans une phase palier de ce projet. Mon souhait est que cette période passe le plus vite possible pour qu’elle aboutisse sur un schéma qui convienne à tous. Ma volonté est d’avancer et d’avoir le plus vite possible une vision claire à proposer à nos salariés. D’ailleurs, je tiens à les remercier car je sais que la situation est difficile et qu’elle demande une adaptation pour intégrer une réflexion régionale dans les tâches quotidiennes. »
Parmi les pistes de cette réorganisation, la comptabilité doit être harmonisée ainsi que les ressources humaines et la DNSI (direction nationale des statistiques et de l’informatique). En réformant cette gouvernance, la crédibilité des chambres d’agriculture est remise en jeu. « Les chambres de commerce et de métiers ont subi de fortes réformes et leurs budgets ont été tranchés, rappelle Christian Durlin. Nous devons faire ce travail pour avoir une crédibilité au niveau national et ne pas subir le même sort que nos confrères. Beaucoup de territoires ont besoin de leur chambre d’agriculture, nos capacités d’actions sont reconnues. »
Lucie Debuire
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