Votre météo par ville
L’assemblée générale du Pôle légumes région Nord s’est tenue jeudi 27 juin à Lorgies. Anne Coupet, présidente du Pôle depuis 2019, a dressé pour l’occasion un bilan des activités de l’année.
• Rassemblant agriculteurs, chercheurs et acteurs du secteur agricole, l’assemblée générale du Pôle Légumes Région Nord s’est tenue jeudi 27 juin dans les locaux de la Chambre d’agriculture à Lorgies. Entre innovations, défis climatiques et enjeux financiers, l’assemblée a mis en lumière les nouvelles problématiques des cultures légumières. Décryptage avec sa présidente, Anne Coupet.
Oui, bien sûr. Le Pôle légumes région Nord est basé à Lorgies, à 30 km au sud de Lille. Notre station est réputée pour être le centre régional de l’expérimentation en cultures légumières.
Les essais réalisés font partie de projets régionaux, nationaux et européens. Ils sont menés en étroite collaboration avec les conseillers du service légumes et petits fruits de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais, et en partenariat avec divers organismes de recherche et instituts techniques.
Le Pôle légumes Région Nord a pour missions principales d’innover et d’expérimenter pour répondre aux attentes des agriculteurs, d’accompagner techniquement les producteurs, et de dynamiser la production légumière et fruitière régionale. Nous conduisons de nombreux essais sur huit hectares à Lorgies, couvrant des domaines tels que l’évaluation agronomique des variétés, la protection des cultures, la fertilisation et le travail du sol, ainsi que l’amélioration de la qualité des produits après récolte.
Cette assemblée générale a été particulièrement riche en échanges et en enseignements. Elle nous a permis de faire le point sur le travail accompli au cours de l’année écoulée et sur la santé financière de notre structure. Nous avons eu l’occasion de revenir sur les nombreuses expérimentations menées dans nos stations, qui visent à apporter des solutions adaptées et innovantes aux agriculteurs de la région produisant des légumes.
Cette année, nous avons eu deux interventions particulièrement intéressantes. Celle de Mickaël Legrand, responsable des programmes techniques Innovation et agroécologie à l’UNILET (interprofession française des légumes en conserve et surgelés), qui a abordé le sujet des démarches à suivre face au retrait de substances actives, en parlant du suivi réglementaire et des demandes de dérogation.
Et également celle de Pauline Lebecque, conseillère spécialisée en biodiversité et entomologie à la Chambre d’agriculture Nord-Pas de Calais, qui a présenté un inventaire de la biodiversité du Pôle et l’efficacité des infrastructures agroécologiques pour l’hébergement des auxiliaires de culture.
Les cultures de légumes sont confrontées à de nombreuses problématiques pour lesquelles nous n’avons pas encore de solutions. Nous devons faire face à des maladies, à l’enherbement et au développement de populations de ravageurs, comme par exemple la teigne du chou ou l’aleurode du chou-fleur. Le changement climatique aggrave ces problèmes et nous n’avons pas fini de voir émerger de nouvelles difficultés. C’est pourquoi nos travaux d’expérimentation sont plus importants que jamais.
En effet, je suis inquiète. Nous recevons moins de subventions qu’auparavant, ce qui met en danger la pérennité de nos travaux. Il est impératif de garantir un financement stable pour continuer à développer notre expertise sur la culture des légumes. Les agriculteurs ne peuvent pas produire en quantité et en qualité sans solutions adaptées. La recherche est longue, certes, mais elle est absolument nécessaire pour répondre aux défis actuels et futurs.
Je reste optimiste malgré les défis. Nous avons une équipe dévouée et des producteurs motivés. Avec un soutien financier adéquat et une collaboration continue entre chercheurs et agriculteurs, nous pouvons surmonter ces défis. Notre travail est crucial pour l’avenir de la production légumière dans notre région. Ensemble, nous continuerons à innover et à répondre aux besoins de demain.
Propos recueillis par Julien Caron