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Universel. C’est ainsi que le gouvernement envisage le futur système de retraite français. Il y a plus de 18 mois, c’est vers Jean-Paul Delevoye que le président de la République s’était tourné au moment d’attaquer un chantier qu’il avait promis d’entreprendre lors de sa campagne électorale.
Après un an et demi d’observations et de concertations avec l’ensemble des organisations syndicales et patronales, le haut-commissaire à la réforme des retraites a présenté les fruits de son travail jeudi 18 juillet. Une à une, il a égrainé les mesures de son projet, et détaillé le fonctionnement du futur régime des retraites. Sous réserve de l’adoption du projet de loi l’année prochaine, il sera appliqué à partir de 2025.
Par « universalité », le rapport entend « unicité ». Actuellement, il existe 42 régimes de retraite distincts. Chacun prend en compte les spécificités d’une entreprise ou d’un travail donné, et distribue les avantages en conséquence. Régulièrement remis en cause du fait de leur « générosité », ils devraient disparaître avec la future réforme, pour laisser place à un régime unique, identique pour tous.
Seuls les fonctionnaires et militaires exerçant des missions régaliennes (policiers, gendarmes, militaires, pompiers) continueront de bénéficier des avantages que leur octroient les dispositions actuelles.
Le régime unique sera basé sur un système de points. Pour un euro cotisé, le même nombre de « points retraite » sera engrangé pour l’ensemble des travailleurs, quel que soit leur corps de métier. Le montant des retraites sera donc indexé sur le nombre de points accumulés durant la vie professionnelle.
La valeur exacte du point en euro n’a pas encore été définie, mais son rendement sera de 5,5 %. En d’autres termes, 100 euros cotisés correspondront à 5,50 euros de retraite.
Si l’âge légal du départ en retraite n’est pas officiellement modifié (62 ans), la future réforme entend récompenser les travailleurs qui la repousseront de deux ans. « L’âge d’équilibre » comme il est appelé, est fixé à 64 ans. Cesser son activité professionnelle avant cette limite entraînera une décote de la valeur du point. Pour percevoir une retraite à taux plein, c’est donc l’âge d’équilibre qu’il faudra privilégier.
Enfin, mesure phare : le montant minimal de retraite garanti sera fixé pour tous à 85 % du Smic. Ce qui constitue une amélioration considérable pour les agriculteurs. En effet pour eux, ce minimum est actuellement établi à 75 % du Smic.
« Le projet de réforme des retraites présenté hier par le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye va dans le bon sens », a réagi la FNSEA dans un communiqué du 18 juillet. La mise en œuvre d’un système par points et d’un minimum de pension à 85 % du Smic net était « une revendication de longue date de notre organisation », a rappelé le syndicat majoritaire.
La Confédération paysanne, quant à elle, se dit « relativement favorable » au projet annoncé décrit comme « un système universel qui ne peut pas être pire que ce que l’on connaît actuellement ». Seul regret, que cette réforme « ne prenne effet qu’en 2025 ».
Clément Peyron