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Entré à la FDSEA du Nord en 1979, Michel Leroy a rejoint la chambre d’agriculture départementale sept ans plus tard avant d’en gravir tous les échelons jusqu’à celui de directeur général des Hauts-de-France. À l’heure où le départ à la retraite a sonné, il revient sur la carrière qu’il a dédiée à l’agriculture du territoire.
Quand j’ai débuté fin 1979, il y avait 18 000 exploitations dans le Nord. Aujourd’hui, on en compte 5 700 dans le département et 23 000 en Hauts-de-France. L’agriculture a connu un agrandissement et une spécialisation des exploitations, un développement des formules sociétaires (Gaec, EARL, etc.), un niveau de formation plus élevé des jeunes installés.
Au cours des différentes époques, j’ai pu constater la grande capacité d’adaptation des agriculteurs, qui sont les acteurs d’un secteur économique important, et ce dans un contexte en perpétuelle évolution. Le monde a changé et ils restent à la pointe. Les nouvelles technologies leur permettent de répondre aux attentes sociétales et environnementales, même s’ils gardent du recul pour vérifier le bien-fondé de ces demandes.
Les chambres sont des actrices importantes du paysage agricole et rural de par leurs deux missions principales : représentation et intervention.
Concernant la représentation, la chambre d’agriculture est une interlocutrice reconnue auprès des différentes instances en tant qu’organisme consulaire avec des élections tous les six ans. Elle représente le monde agricole dans toutes ses composantes et ses sensibilités. Le rôle des élus est capital pour la représentation des intérêts du monde agricole et rural.
Côté intervention, la chambre d’agriculture a des missions régaliennes – identification des animaux, apprentissage, création et cessation d’activité – et de conseil. Sa caractéristique est d’avoir une palette très large de compétences, de la fourche à la fourchette, de l’installation à la succession, et des équipes au service de tous.
Du conseiller polyvalent, avec une approche globale de l’exploitation que l’on appelle aujourd’hui conseiller d’entreprise, nous sommes passés au conseiller spécialisé par domaine.
La raison est triple : des exploitations de plus en plus spécialisées justement ; des niveaux de formations initiales de plus en plus élevées ; des besoins de plus en plus pointus. Nous avons des équipes compétentes à la hauteur des enjeux de demain.
La force du collectif est indispensable pour construire et réussir, que ce soit avec les agriculteurs appuyés par leur conseiller, avec les équipes techniques animées par leur chef de service, avec les élus et l’encadrement en tant que directeur. Un point fort, quel que soit le métier que l’on exerce, on réussit avec la force du collectif.
J’en citerais trois. D’abord la création du Pôle légumes à Lorgies (62) en 2001 avec le regroupement des forces vives des acteurs de la production légumière. Ensuite, en 2011, la constitution de la chambre de région du Nord-Pas de Calais qui a entraîné une nouvelle dynamique et une optimisation des compétences et des moyens. Enfin, le travail à l’échelle des Hauts-de-France qui a permis d’inscrire un nouveau schéma au code rural : des chambres d’agriculture de région qui préservent l’échelon de proximité. À chaque fois, l’objectif a été d’apporter aux agriculteurs et aux différents territoires l’accompagnement et le conseil qui correspondent à leurs attentes tout en étant acteur dans l’innovation et la projection, auprès et avec eux.
Propos Recueillis Par Louise Tesse
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