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Dans la nuit du 19 au 20 novembre 2019, un éleveur près de Nabringhen (62) a vu son troupeau décimé par un animal encore non identifié.
Dans la matinée du mercredi 20 novembre 2019, un éleveur installé vers Nabringhen (62) tombe des nues. “Vers 10 h, j’ai découvert le troupeau éparpillé dans la parcelle, six brebis tuées et deux blessées“, indique-t-il publiquement sur sa page Facebook.
Avant de préciser avec force détail : “Toutes les brebis ont eu la carotide et la trachée arrachée et trois d’entre elles ont eu l’épaule et la poitrine dévorée …». À la découverte de ce massacre, l’éleveur alerte la gendarmerie. Sur place, elle constate l’étendue des dégâts et mène une enquête de voisinage, sans résultats.
L’éleveur dépose ensuite plainte et contacte l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Ce dernier se rend rapidement sur les lieux pour procéder à une autopsie des brebis et à des relevés d’empreinte. Depuis, une question revient en boucle : s’agirait-il d’une attaque de loup?
Contacté, l’éleveur préfère ne plus délivrer d’informations tant que l’enquête est en cours. De son côté, la gendarmerie ne dispose pas de nouveaux éléments. Mais sur sa page Facebook, l’éleveur en question révèle des détails intrigants : “En échangeant dans la soirée (de l’attaque, ndlr) avec d’autres éleveurs, j’apprends que je suis le troisième cas en l’espace de 12 jours, nous échangeons nos photos, et les blessures sont les mêmes, le même mode opératoire pour chacune !! ». Il poursuit : ” Nous avons des empreintes et une trace qui nous permet de dire que nous avons eu à faire à un seul canidé ».
Informée de la situation, la fédération nationale de la défense du pastoralisme (FNDP) , un groupement d’éleveurs et de bergers luttant contre la prédation des loups en France, prend attache avec l’éleveur de Nabringhen.
“Nous l’avons appelé pour l’orienter et lui suggérer des techniques pour protéger son troupeau », explique Mélanie Brunet, coprésidente de la FNDP. Car elle en est quasiment certaine : au regard des éléments, il s’agit bien d’une attaque de loup. “Le mode opératoire, les zones attaquées coïncident aux agissements d’un loup ».
Elle-même, en mai 2016, a vu son troupeau connaître pareil sort que celui de Nabringhen. Depuis, elle milite pour se protéger des crocs de cet animal multipliant les errances. En attendant, il est encore trop tôt pour parler d’une attaque de loup. Si tel était le cas, ce serait une première dans le Pas-de-Calais, selon Mélanie Brunet. L’ONCFS doit rendre ses conclusions prochainement.
Simon Henry