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Artisanat: Chloé Brand, une passionnée au service des chevaux

20-12-2023

Actualité

Hors-champ

À 23 ans, Chloé Brand est à la tête de son activité de sellerie, harnachement et bourrellerie depuis plus d’un an. Cette jeune femme amoureuse des chevaux a décidé de mettre son savoir-faire au service des équidés. Parcours d’une passionnée qui ne lâche rien.

Chloé Brand a décidé de mettre son savoir-faire au service des chevaux.
Chloé Brand a décidé de mettre son savoir-faire au service des chevaux. © E.P.

Quand on entre dans La Bourrellerie de Chloé, tout nous ramène dans une ambiance d’un autre temps : la porte en bois, l’odeur du cuir, les outils anciens, chinés, Léxy, sa chienne dans un coin… Pourtant, derrière cet atelier se cache une jeune femme de 23 ans : Chloé Brand.

Depuis plus d’un an, elle est sous couveuse avec l’association À petits pas. Dans son atelier, elle travaille le cuir pour le mettre au service des chevaux.

Un amour d’enfance

Son goût pour l’équitation, Chloé Brand ne se l’explique pas. C’est à l’âge de 8 ans qu’elle monte pour la première fois sur un cheval. “Personne dans ma famille n’en faisait. Je ne sais pas trop pourquoi j’ai voulu en faire mais une fois que j’ai commencé j‘ai tout de suite aimé ça. Pas tant monter dessus d’ailleurs que le contact avec les animaux. J’adorais aussi simplement être dans les boxes pour préparer les chevaux.”

De quelques entraînements par semaine, la jeune fille finit par passer “la plupart de (son) temps libre dans les clubs !” À 15 ans, elle devient même propriétaire d’une jument (donnée depuis) et d’un poney, Diabolo. Bref, les chevaux deviennent sa vie.

Travailler avec les chevaux : une certitude

C’est d’ailleurs à peu près à cet âge-là que l’idée de travailler avec les chevaux devient une certitude. “J’ai passé un bac scientifique mais je savais déjà que je voulais devenir monitrice d’équitation.” Le bac en poche, elle part sillonner la France pendant plusieurs mois, de clubs en clubs, de haras en haras, en tant que bénévole pour “voir des élevages, acquérir des connaissances et monter en compétences”.

Elle intègre même le Haras naturel du Plessis, dans l’Indre-et-Loire, pour y effectuer le programme “Working students”. Concrètement, sur le principe du woofing, elle est nourrie, logée et reçoit des cours théoriques et pratiques sur le travail avec les chevaux. En échange, elle travaille au Haras et réalise toutes les tâches quotidiennes relatives aux soins des chevaux. “L’idée était vraiment de perfectionner mon niveau pour les sélections d’entrée en BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, mention équitation). Ça a duré six mois.”

Et ça paye puisqu’elle intègre le Haras de la Cense, dans les Yvelines, à la rentrée 2019 en formation BFEEE (Brevet fédéral d’encadrement d’équitation éthologique). “C’est un diplôme qui permet de devenir moniteur mais avec une notion de compréhension et d’apprentissage des comportements des chevaux.” Le rêve est donc en train de se réaliser pour la jeune fille d’alors 19 ans.

De la chute au cuir

Mais malheureusement, en octobre 2019, Chloé Brand fait une (très) mauvaise chute alors qu’elle fait du saut d’obstacles. “Je suis mal tombée. Une de mes lombaires s’est tassée et s’est cassée. Je ne pouvais plus marcher.” Hospitalisation, deux opérations, retour chez ses parents. “Il y a eu un an de convalescence. Kiné, rééducation…” Chloé Brand ne s’étend pas sur le sujet, pudique. “C’est sûr que ce genre de chose, c’est dur à vivre. D’autant plus quand ça brise un rêve.” Car la sanction est brutale : elle ne peut plus monter à cheval. Il faut donc trouver une autre vocation.

Après une période de panique, plaisante Chloé, et grâce au soutien de mes parents, je me suis mise à lister tous les métiers en rapport avec le cheval que je pouvais faire.” Car malgré la chute, l’objectif reste le même : travailler avec les chevaux.

Chloé Brand jette donc son dévolu sur le CAP sellerie-harnacheur : “ Je viens d’une famille de bricoleur. On a toujours fait beaucoup de loisirs créatifs. Je me suis dit que faire un métier manuel pouvait donc me plaire.” À la rentrée 2020, elle entre donc dans ce CAP en parcours adulte (un an). “C’était de la pratique à 95 %, ce qui m’allait bien. On devait effectuer un mois de stage dans une entreprise et un mois de stage chez un artisan. C’est comme ça que j’ai rencontré Dominique Forêt, mon prédécesseur.”

Le sur-mesure pour plus de confort

Partant à la retraite et cherchant un repreneur, Dominique Forêt forme la jeune femme. “Je me suis dit après le stage : et pourquoi pas ?” C’est ainsi qu’après avoir obtenu son CAP et suivi une formation de deux mois à la BGE Hauts-de-France, elle entre en couveuse avec À petits pas et reprend l’activité de Dominique.

Démonstration de travail du cuir © E. P.

Aujourd’hui, elle fabrique essentiellement tout ce qui se trouve dans l’univers du harnachage, quelques selles et fait beaucoup de réparations. “Pour tout ce qui est création, je travaille sur commande car je fais du sur-mesure. Le but est vraiment d’adapter l’équipement au cheval pour que ce soit le plus confortable pour lui.” Parallèlement, elle produit également quelques articles de maroquinerie et des accessoires. “Ça permet d’avoir un peu de stock puisque je n’en ai pas pour les autres activités.”

Côté bourrellerie, elle est encore en cours de formation : “La différence entre la bourrellerie et la sellerie-harnachement, c’est que la bourrellerie s’adresse plutôt à des chevaux de travail. On fabrique donc des colliers de traction, des harnais… La sellerie-harnachement, c’est plus pour les chevaux qu’on monte finalement.”

45 heures de travail pour une selle

Tout son cuir vient de chez Radermecker, un tanneur belge. Pour la partie “cheval”, c’est du cuir de vache et pour la partie maroquinerie, du cuir de chèvre, “plus fin et avec beaucoup plus de choix de couleurs !”

Comptez 45 heures de travail pour fabriquer une selle de A à Z et environ deux jours pour tout ce qui est harnachement. “Il y a beaucoup d’étapes, beaucoup d’outils : couper, parer, coudre… Il faut être minutieux.” Rien que pour fabriquer une ceinture, il y a une petite dizaine d’étapes à respecter.

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Le travail est physique, souvent solitaire mais ” ça me va bien et puis j’ai Léxy et ça me suffit ! J‘aime ce que je fais. Surtout la partie création, on ne fait jamais la même chose. J’essaye aussi de récupérer de vieilles pièces que je démonte pour comprendre comment faisaient les anciens. Il y a des choses à prendre et d’autres à éviter ! Mais je perpétue une tradition, un savoir-faire.”

Eglantine Puel

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