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Sur les 577 sièges de députés à pourvoir au national pour ces législatives, 76 l’ont été dès le 1er tour dont 39 au Rassemblement national et ses alliés et 32 au Nouveau Front populaire. Sur les 39 déjà députés RN, 12 ont été élus dans le Nord et le Pas-de-Calais, un raz-de-marée.
Alors qu’Hénin-Beaumont était tombée il y a 10 ans déjà, faisant du désormais fief de Marine Le Pen la vitrine du nationalisme, c’est au tour du chef du Parti communiste Fabien Roussel de perdre la 20e circonscription (Saint-Amand-les-Eaux) à gauche depuis ses origines en 1958. C’est la traduction de celle qu’on résume en “France des campagnes”, celle des fins de mois (très) difficiles et des 3×8, et qui décide de plus en plus de changer de porte-voix. Et l’élu se trouve être le parti d’extrême droite, pourtant seul à porter dans son nom à la fois le radicalisme et l’approche économique (ultra) libérale, qui n’a jamais, jamais été en faveur des moins riches.
12 sièges ont été pourvus dès le 1er tour des législatives le 30 juin à autant de députés du Rassemblement national (RN) sur les 33 que comptent les deux départements (21 pour le Nord et 12 pour le Pas-de-Calais).
Dans le Nord sur les 3e (Avesnes-sur-Helpe Nord/Maubeuge) : Sandra Delannoy, 12e (Avesnes-sur-Helpe sud/Le Quesnoy) : Michaël Taverne, 16e (Marchiennes) : Matthieu Marchio, 18e (Cambrai) : Alexandre Dufosset, 19e (Bouchain/Denain) : Sébastien Chenu et 20e (Anzin/Saint-Amand-les-Eaux) : Guillaume Florquin.
Dans le Pas-de-Calais sur les 1ere (Bapaume) : Emmanuel Blairy, 3e (Avion/Lens) : Bruno Clavet, 6e (Guînes/Marquise) : Christine Engrand, 10e (Bruay-la-Buissière) : Thierry Frappé, 11e (Hénin-Beaumont) : Marine Le Pen et 12e (Liévin) : Bruno Bilde. 21 sièges restent à pourvoir lors du second tour le 7 juillet.
4 triangulaires sont toujours au programme, contre 12 à l’issue du 1er tour. Elles concernent exclusivement le Nord. Dans la 2e circonscription (Lille/Villeneuve d’Ascq) où le député sortant Ugo Bernalicis (NFP, 47,3 %) affrontera Philippe Guérard (RN, 21,8 %), la candidate Ensemble Violette Salanon, arrivée 3e avec 20,7 %), ayant refusé de se désister malgré les consignes nationales. Dans la 4e circonscription (Lille/Lambersart), le RN (Anne Morand) est arrivé en 3e position avec 25,9 % des suffrages exprimés, devancé par la députée sortante Brigitte Liso (Ensemble, 31,52 %) et la candidate NFP Charlotte Brun (29,58 %) qui a choisi de se maintenir. Dans la 7e circonscription (Roubaix/Hem), la députée sortante Félicie Gérard (Ensemble, 36,7 %) affrontera Karima Chouia (NFP, 32,1 %) et Céline Sayah (RN, 28,1 %). Dans la 9e circonscription (Marcq-en-Barœul), Violette Spillebout (Ensemble, 34 %) affrontera Odile Vidal-Sagnier (NPF, 31,1 %) et Christine Landru (RN, 20,6 %).
17 duels, dont 11 dans le Nord après les 8 désistements visant à faire front républicain. 11 candidats RN sont opposés à quatre candidats NFP (1er, 8e, 11e, 17e), à quatre candidats Ensemble (5e, 6e, 10e, 14e), à un socialiste (13e), à un divers-droite (15e) ou à une centre droit (21e). À noter qu’un ministre est en lice (Gérald Darmanin sur la 10e circonscription – Tourcoing, 36,3 %) en ballotage favorable face au RN Bastien Verbrugghe (34,3 %) et que sur la 6e circonscription (Pévèle), la députée LR Marie-Hélène Quatrebœufs fait partie des ciottistes ayant choisi de pactiser avec le RN. 6 duels dans le Pas-de-Calais après deux désistements. Là encore, 6 candidats RN sont opposés à trois candidats Ensemble (4e, 9e et 2e), à deux candidats NFP (8e et 5e) et à un candidat LR (7e). À noter que la ministre déléguée à l’agriculture Agnès Pannier-Runacher joue son siège sur le 2e circonscription.
Justine Demade Pellorce
C’est Christian Poiret, le président du département du Nord, qui s’exprime le premier, le 13 juin dernier sur X (ex-Twitter) : « En cette période cruciale pour l’avenir de notre nation, nous nous devons de faire bloc pour préserver les valeurs républicaines qui nous rassemblent. C’est avec stupeur et incompréhension que nous apprenons par voie de presse l’engagement dans la campagne des prochaines élections législatives de Marie-Hélène Quatrebœufs, conseillère départementale du Nord et vice-présidente du Service départemental d’incendie et de secours du Nord, dans le cadre d’une candidature soutenue par le Rassemblement national. En conséquence, avec Paul Christophe, président du groupe Union pour le Nord et avec Jacques Houssin, président du Service départemental d’incendie et de secours du Nord, nous prenons la décision d’exclure Madame Quatrebœufs du groupe Union pour le Nord et de mettre fin à sa fonction exécutive au sein de nos deux institutions. Cette décision s’applique immédiatement. »
Le 1er juillet, c’était au président du Pas-de-Calais Jean-Claude Leroy de s’exprimer par voie de communiqué : « À l’heure où l’Assemblée nationale est appelée à se recomposer, notre pays et le Pas-de-Calais doivent faire face à des défis inédits. Le premier défi est climatique et nous voyons bien dans le Pas-de-Calais, où les inondations sont des conséquences directes, qu’il y a urgence à agir. Le deuxième est égalitaire avec la nécessité d’avoir une vie décente, avec un salaire juste, pour vivre et non survivre, sans inlassablement subir la vie chère. Le troisième défi est générationnel. Dans notre société vieillissante, nous devons trouver les solutions pour pouvoir rester chez soi et être bien accompagnés. Mais il est tout aussi indispensable que les jeunes trouvent leur place, fassent les études qu’ils souhaitent, accèdent plus facilement au logement. Ces défis ne sont pas insurmontables si chacun y prend sa part, comme nous le faisons au Département du Pas-de-Calais. Mais cela nécessite de la stabilité, de l’apaisement, de l’unité et de la capacité à dépasser les clivages. Voilà pourquoi, en la circonstance et pour faire face au Rassemblement national, j’apporte mon soutien aux candidats de l’arc républicain qui s’inscrivent dans cette exigence. »