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De l’énergie à revendre, un franc-parler et la volonté de défendre le métier d’agriculteur. À 24 ans, Laurianne Blanquart est une membre active des Jeunes agriculteurs (JA) du Pays d’Aire. « Je suis presque de tous les événements et manifestations que le syndicat organise », assure-telle. Elle se mobilise au quotidien, durant les foires agricoles locales ou en bloquant les ronds-points, pour soutenir une profession qui lui tient à cœur.
Originaire de Roquetoire (62), Laurianne Blanquart est fille et petite-fille d’agriculteurs. Elle se verrait bien, « un jour », reprendre les rênes de la ferme familiale constituée d’une centaine d’hectares de cultures et de 170 bovins. En attendant, elle souhaite devenir infirmière et poursuit ses études en s’investissant aussi au sein du syndicat cantonal. « J’ai rejoint les JA pour la convivialité et l’échange. Avec l’équipe, nous nous mobilisons pour montrer l’importance du rôle des agriculteurs et qu’il y a toujours de l’avenir dans ce métier. »
Laurianne Blanquart a ainsi participé à deux récentes actions syndicales. L’une le 23 septembre 2019, baptisée les feux de colère, pour dénoncer l’agribashing ; l’autre contre le projet d’arrêté sur les ZNT (zones de non-traitement), le 27 septembre. « J’ai pris encore plus conscience de la situation d’injustice dans laquelle se trouvent les agriculteurs. Ils sont sans cesse montrés du doigt par certains citoyens, pour leurs pratiques ou modes d’élevage, alors que l’agriculture française est sûrement la plus réglementée au monde. Les exploitants ont pour mission de nourrir la planète, mais dans quelles conditions aujourd’hui et dans les années qui viennent ? »
C’est dans ce climat social parfois tendu et dans un contexte de mobilisations de la profession qu’est sorti en septembre dernier le film Au nom de la terre. Un long-métrage d’Édouard Bergeon, mettant en scène l’acteur Guillaume Canet, qui a pour toile de fond l’évolution du monde agricole et ses difficultés. Un carton dans les salles.
« L’occasion était trop belle pour réunir le public autour de la cause des agriculteurs », indique Laurianne Blanquart. La jeune militante a donc l’idée d’organiser un ciné-débat. Elle prend son bâton de pèlerin, convainc le cinéma de Saint-Omer, crée un évènement et invite habitants, élus et agriculteurs. « Le film doit faire réagir, souligne Laurianne Blanquart. Il faut ensuite que les exploitants agricoles présents tendent la main pour échanger. »
Le débat d’après-séance a pour thème : agriculteurs, font-ils encore partie des piliers de notre société ? « J’espère que la question libérera la parole, complète la JA. Nous voulons que les gens comprennent les problématiques actuelles du monde agricole et pourquoi ceux qui cultivent la terre peuvent en arriver à mettre fin à leurs jours. Je convie chacun à venir se faire sa propre idée. »
L’organisatrice a prévu d’évoquer « le bien-être animal, les pressions économique, administrative et foncière dont font l’objet les fermes, la production (utilisation de photos, marge, gestion de l’eau…) ou encore la commercialisation (grandes surfaces VS circuits courts) ». À l’issue des discussions, une dégustation de produits locaux sera proposée. Histoire d’allier l’utile à l’agréable.
Simon Playoult
Pratique :
Mercredi 13 novembre à 20 h.
Ociné de Saint-Omer.
6,50 € sur réservation sur ocine.fr
Renseignements au 03 21 10 01 60.