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Dans les allées du chapiteau élevage de Terres en fête, Nicolas Gomel et Gaétan Soret, deux beaux-frères, présentent leurs cinq animaux primés, sur six présentés, au concours de la race charolaise organisé le vendredi 10 juin. « Celui-ci a reçu le prix d’honneur, il a 30 mois », désigne Nicolas Gomel, en montrant son taureau décoré d’un ruban bleu, blanc, rouge. Selon lui, le concours de Terres en fête est assez reconnu et difficile. La concurrence est rude même pour ce jeune homme récompensé pour la troisième fois.
Dès sa naissance, quand l’éleveur sait qu’un animal a du potentiel, il lui apprend à marcher à ses côtés et à être attaché. Outre l’apparence, pour gagner un concours, il faut que l’animal soit bien conformé. Ces critères sont définis par la génétique du troupeau. « C’est coûteux et cela demande beaucoup de temps, précise Nicolas Gomel. Cela fait six ans que mon père travaille sur la génétique de son troupeau. » Du temps et de l’argent pas forcément récompensés. « Gagner un concours, c’est valorisant, on récompense notre travail mais il est difficile d’en retirer un gain financier », regrette l’éleveur.
Le jeune éleveur et son beau-frère, Gaëtan Soret, tous deux passionnés de concours d’animaux, vont rester pendant trois jours sous le chapiteau pour présenter leurs animaux aux visiteurs. Dans six mois, Nicolas Gomel espère reprendre l’élevage, en double activité. « La situation est très tendue, les aliments sont très chers et la viande n’est pas achetée assez cher, je ne peux pas vivre de mon élevage, déplore-t-il. Sauf si j’arrivais à m’agrandir, mais là encore il faut réussir à financer une reprise. » En attendant, les deux jeunes hommes prennent un malin plaisir à parler de leurs animaux et rêvent secrètement d’aller l’année prochaine à Paris, pour le salon de l’agriculture… D’ailleurs, c’est bien pour ça que le taureau primé porte le nom de la ville.
Lucie Debuire