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Interpom, salon biennal toujours organisé les années paires, a cette année, connu une exception à sa règle. L’édition 2020, reportée, vient d’avoir lieu à Courtrai Expo du 28 au 30 novembre 2021. « Ce n’est pas un hasard s’il a lieu maintenant, sourit d’un air entendu Romain Cools, directeur de Belgapom, le porte-parole du commerce et de la transformation de pommes de terre (lire en dernière page), les nouveaux contrats sont déjà conclus, ou en discussion à l’heure actuelle. »
Et les auspices sont plutôt bons : « En ce moment, les prix vont dans le bon sens, poursuit l’expert en pommes de terre. Les rumeurs que j’ai entendues sont optimistes.On voit que les choses bougent dans la bonne direction en ce qui concerne la production et la consommation. Les prix des céréales restent élevés, ce qui aura un effet positif sur le prix des contrats en discussion. On s’attend à une augmentation des prix des contrats – bienvenue pour les producteurs – pour la saison prochaine. Ce sera le cas dans le monde entier. »
Intervenant dans l’espace conférences du hall 6, Cedric Porter le confirme : « Le Covid a eu un effet dramatique, notamment sur le commerce de frites surgelées. Mais cet été, la demande était quasiment revenue à la normale de prépandémie, et l’est probablement à présent. Selon le GIPT, la demande en pommes de terre française atteindra en 2021-2022 son troisième plus haut sommet. »
Au sommaire des conférences, une information qui ne passe pas inaperçue : un vaccin contre le mildiou est à l’étude. Testée sous serre par l’université de Gand, son efficacité a été vérifiée. Reste maintenant à trouver comment l’appliquer au champ. « En pulvérisation ? Directement sur les plants ? On ne le sait pas encore, situe Romain Cools. Mais une chose est sûre : comme pour les être humains, ce vaccin ne sera pleinement efficace qu’en combinaison avec des mesures sanitaires. »
Avec ses 325 exposants de 15 pays différents, ce carrefour européen de la pomme de terre a bien failli être annulé à cause de la reprise de l’épidémie. « Nous avons eu chaud, reconnaît Annick Pycarelle, organisatrice du salon. Nous avons été sauvés par le fait qu’en Belgique, les salons professionnels sont soumis au protocole sanitaire applicable aux commerces et peuvent donc avoir lieu… »
Si en 2018 l’événement avait attiré 19 500 visiteurs, il n’en espère pas tant cette année. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le décompte final n’a pas eu lieu. « Nous craignions de perdre beaucoup de visiteurs cette année, mais nous serons à 60 ou 65 % du nombre de visiteurs de la dernière édition. Mais ce que j’entends auprès des exposants, c’est que ceux qui ont fait le déplacement sont vraiment intéressés. Les producteurs préparent leur saison, il n’y a pas beaucoup d’endroits où on peut voir et toucher les machines, et poser ses questions en direct. »
Lucie De Gusseme
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