Votre météo par ville
De larges étagères gris métal, des parois végétales et un pan de mur tapissé… Dans la boutique du Vieux-Lille qui vient d’ouvrir ses portes, on croirait pouvoir trouver des cosmétiques bio ou de la papeterie chic.
Ce sont pourtant carottes, soupes et crème fraîche que viennent récupérer les clients. “Ils passent leur commande sur le site internet et peuvent venir la chercher le lendemain », témoigne Grégoire Douchy, qui débarque de l’arrière-boutique, où il prépare ses cagettes.
Ce jeune entrepreneur vient de souffler ses 22 bougies. Il avait monté, avec un ami, une entreprise de livraison de produits fermiers dans la Pévèle en 4L. Ce dernier a souhaité poursuivre ses études dans l’automobile. Grégoire Douchy, lui, a délocalisé le concept en ville.
“Dans la Pévèle, on avait atteint notre maximum : 25 paniers par semaine et on savait qu’on n’en ferait pas plus. À la campagne, les gens s’approvisionnent eux-mêmes chez les producteurs… pour ceux qui jouent le jeu du local ! Il faut avouer que l’arrivée d’un supermarché à Camphin-en-Pévèle a aussi relancé la machine de la consommation en grande distribution », témoigne Grégoire Douchy, désormais seul aux commandes de Pacte.
Alors que le concept du drive piéton des grandes surfaces fleurit et cartonne en ville, le jeune entrepreneur espère bien, cette fois-ci, tirer son épingle du jeu. “Le but, c’est de ne proposer que du local aux clients, et des produits qui ne sont pas vendus en grande surface. J’ai toujours eu à cœur de défendre le local. Je me fournis chez des agriculteurs qui font de la vente directe. En fait, je fais la même chose qu’eux, en ville !”
Chaque matin, Grégoire Douchy part en tournée en véhicule électrique pour récupérer chez les agriculteurs les produits commandés par les Lillois : “Juste ce qu’il faut, pour ne pas gaspiller.” Une tournée d’une soixantaine de kilomètres qui le mène à la Ferme du Zoute de Chéreng (fruits, légumes, salades…), au Pavé fermier de Sainghin-en-Weppes (légumes) et à la Ferme Selosse de Willems (produits laitiers).
Le jeune homme qui attend, d’ici peu, des fromages de chèvres et des pâtes de fruit, espère bien étoffer, encore, son offre. Pourquoi pas en produits transformés, comme en soupes. Et il lance: “Les agriculteurs peuvent m’appeler (ndlr : 03 20 31 91 76) !”
Agathe Villemagne