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Plusieurs aménagements sont en cours ou vont être réalisés au sein de la Métropole européenne de Lille (MEL) en prévision de la coupe du monde de rugby ou dans le cadre de projets de longue date. On vous dit tout.
Permettant de connecter les rives nord et sud d’Armentières, ce pont qui passe au-dessus de la Lys va être reconstruit afin de devenir un lieu de passage adapté aux différents moyens de transport, mais aussi pour contribuer à un espace public de haute qualité environnementale.
En effet, jusqu’à présent le pont de l’Attargette n’était pas très adapté aux cyclistes et piétons ainsi qu’aux personnes à mobilité réduite. Par ailleurs, du fait de dégradations sur la structure en béton, le passage de bus et véhicules de plus de 3,5 tonnes n’était plus possible.
En mars, en vue de réaliser ces travaux d’un montant estimé à 13,8 millions d’euros (M€), entièrement financés par la MEL, cette dernière a lancé un appel d’offres. Objectifs : reconstruire les ponts de l’Attargette et des Canotiers et réaménager les espaces publics alentours. Les travaux devraient démarrer dès le mois d’octobre pour durer environ deux ans.
« Le projet traduit les ambitions de la MEL en matière de déplacements urbains et d’amélioration des espaces publics », explique l’institution, et a permis de repenser le pont de l’Attargette à travers trois points clefs : partage de l’espace, diversité des mobilités et environnement. Aussi, le projet prévoit la création de trottoirs élargis pour les piétons, la création de pistes cyclables de part et autre de la chaussée, et la reconstruction permettra au bus de circuler à nouveau sur le pont.
Par ailleurs, 62 % des surfaces de cet espace public ne seront pas dédiées à la circulation automobile (+ 13 % par rapport à l’ancien pont). « La MEL a choisi de renforcer la part d’espaces végétalisés, en progression de 20 %, avec 20 000 m2 d’espaces verts dont 56 arbres » et 18 % des surfaces imperméabilisées seront supprimés au profit de noues et de surfaces drainantes sous le stationnement.
Quant à la reconstruction du pont des Canotiers, elle vise à faciliter l’accès à l’entrée secondaire du Près du Hem et à sécuriser l’accès pour les livraisons, le personnel, les usagers du port, les locataires et les visiteurs. « Cet accès secondaire sera facilité pour les piétons et les cyclistes, qui disposeront de stationnements dédiés au sein d’un parking paysager jouxtant le nouveau pont. »
Dans la catégorie transport également, depuis le mois de juillet, vélos et trottinettes électriques ont fait leur apparition dans la MEL. Concrètement, la MEL a désigné les opérateurs Tier Mobility et Lime pour déployer entre juillet et décembre une offre de 4 000 vélos et 2 400 trottinettes électriques en libre-service dans 68 communes volontaires de la MEL répartis dans 1 750 stations. Comptez 1 € + 0,18 centime la minute pour les engins Lime et 1 € + 0,20 centime la minute pour les engins Tier Mobility.
Derrière ce déploiement, l’objectif est d’améliorer la qualité de l’air dans la MEL en décongestionnant le trafic. Pour cela, il faut renforcer l’accessibilité et la flexibilité, pour irriguer un territoire métropolitain parfois rural et favoriser le report modal, c’est-à-dire le report d’une partie du flux associé à un moyen de transport vers un autre moyen de transport.
Pour garantir la sécurité des usagers, les deux opérateurs devront mettre à disposition des casques intégrés à la location. Les engins devront être garés dans des zones de stationnement pré-identifiées, en amont des passages piétons, repérables et géolocalisés. Ils ne pourront être stationnés que dans ces zones grâce à la technologie du « géorepérage » sous peine de sanction pour les usagers. « Face aux collectivités qui préfèrent interdire ces solutions de déplacements, la MEL fait le choix d’un déploiement qui sera raisonné et responsable », appuie Damien Castelain, président de la MEL.
En parallèle de cette nouvelle offre, la MEL prépare la coupe du monde de rugby et ses 250 000 visiteurs attendus d’ici quelques semaines. Pour cela, elle compte mettre en place un plan de transport spécifique comprenant notamment la possibilité de faire de sa carte bancaire son titre de transport dans le réseau Ilévia. Ce procédé, appelé Open Payments, est d’ailleurs déjà en expérimentation pour évaluer la pertinence de le conserver à long terme pour les usagers du réseau Ilévia.
On le voit, la MEL met l’accent sur les projets écoresponsables. D’ailleurs, dans le cadre du Plan climat-air-énergie- territorial (PCAET), elle a fait le choix d’un contrat de concession de service public (CSP) comme nouveau mode de gestion du réseau de chaleur qui sera attribué pour une durée maximum de 20 ans. « L’intérêt de ce contrat, c’est que l’investissement est estimé à 230 M€ pour le développement maximal du projet, et sera porté intégralement par le concessionnaire désigné par la MEL », explique cette dernière.
Selon la MEL, la CSP présente aussi d’autres avantages : « Ce mode de gestion est protecteur pour la qualité du service aux usagers, les objectifs de performance, de responsabilité, les moyens techniques mobilisés et les engagements financiers. » Mais la MEL reste l’autorité décisionnaire qui définit les orientations stratégiques, du périmètre géographique aux principes de tarification en passant par les objectifs de taux d’énergie renouvelable.
Le futur périmètre du réseau métropolitain de chaleur urbain concernera les communes de Lille et Wattignies et pourra s’étendre aux communes de La Madeleine, Marcq-en-Barœul, Loos et Haubourdin ainsi qu’aux zones sud et ouest de Lille. Ce nouveau périmètre devrait permettre à la MEL de répondre à ses objectifs de développement et de performance de son réseau en multipliant par trois le linéaire de canalisation.
Conformément au Plan climat, ce contrat pour le futur réseau élargi fixe l’objectif ambitieux d’atteindre un taux de 70 % minimum d’énergies renouvelables et récupérables (EnR & R). Avec ce nouveau réseau de chaleur, la MEL espère éviter jusqu’à 100 000 tonnes de CO2 par an à l’horizon 2030. « À titre de comparaison, le territoire de la MEL émettait environ 5 millions de tonnes d’équivalent au CO2 en 2021. »
« C’est un pas de plus vers une métropole plus résiliente, équitable et respectueuse de l’environnement », conclut Damien Castelain.
Eglantine Puel