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Le mois de janvier se découpe globalement en trois périodes avec les sept premiers jours très doux sur l’ensemble de la région, avec un mercure atteignant très souvent les 10 ° ; suivis d’une seconde décade relativement froide – jusqu’ici rien d’anormal pour le mois traditionnellement le plus froid de l’année – avec des températures nettement sous les normales de saison, saupoudrées de quelques jours de neige – ça, c’est plus rare – entre le 7 et le 20 janvier ; et une dernière décade anormalement douce sans la moindre transition.
Un record de températures a ainsi été battu à Arras le 19 janvier 2024 avec -14,7 °C enregistré mais il faut relativiser : la station d’Arras a été installée en 1986 et n’a donc pas mesuré la dernière grosse vague de froid de 1985, où le mercure était descendu sous les -20 °C dans de nombreuses villes de la région. En Suède, l’épisode polaire a fait descendre les thermomètres à -43 °C quand les normales de saison sont de -5 °C.
Par ailleurs, à cause du changement climatique, les jours de neige deviennent plus rares et moins intenses. Et il paraît même que certains profiteraient de quelques flocons tombés au cœur de l’hiver pour balayer les “hypothèses farfelues” de dérèglement climatique du genre : « Vous voyez, il neige, comment pouvez-vous me parler de réchauffement ? » Bref, l’épisode neigeux du mercredi 17 janvier a atteint des cumuls plus faibles que ceux de mars 2013 mais une couche de neige, variant entre 3 et 10 cm, a recouvert une grande partie de la région avec localement jusqu’à 15 cm dans le Douaisis, la région lensoise et le Cambrésis. La neige avait commencé à tomber en milieu de matinée dans le Nord et le Pas-de-Calais, touchant d’abord les régions les plus au sud comme l’Avesnois, le Cambrésis, l’Artois et le Montreuillois avant de se propager avant midi au secteur lensois, au Béthunois, au Valenciennois, au Boulonnais, à l’Audomarois et à la métropole lilloise, avec une généralisation de l’enneigement à l’exception du littoral, entre la frontière belge et les deux Caps.
Par la suite, un net radoucissement s’est amorcé dans la nuit du 21 au 22 janvier. Les températures sont remontées jusqu’à largement dépasser les normales de saison. À Lille, le thermomètre a atteint les 12,8 °C à 8 h alors que la veille à la même heure, il faisait à peine plus de 0 °C. Soit une hausse d’une douzaine de degrés en l’espace de 24 h. À Boulogne, 2,3 °C à 8 h le 21 janvier, 12,2 °C le 22 janvier à la même heure. 3,7 °C à Boulogne le 21 janvier, 10,3 °C le 22 janvier. Les normales de saison étant de 1,7 °C le matin et 6,6 °C l’après-midi à Lille, nous étions clairement sur des températures moyennes d’un mois de mars voire avril.
Depuis le 20 janvier, nous sommes ainsi 5 à 7 °C au-dessus des normales de saison. Une douceur qui pourrait avoir des conséquences sur la nature, avec un réveil végétatif prématuré, par rapport à des épisodes de gel encore possibles. Aux États-Unis, la célèbre marmotte censée annoncer l’arrivée du printemps serait déjà sortie de son hibernation, annonçant un printemps précoce. Ça le fait sourire mais notre expert météo confirme : « Je suis d’accord avec la marmotte. »
Le début de mois de février est toujours marqué par la douceur et s’accompagne d’une nouvelle alerte inondation, avec un passage en vigilance orange dans l’ouest du Pas-de-Calais le 7 février : les pluies avaient commencé à tomber le 6 au soir et devaient atteindre un niveau de précipitations cumulées d’un mois en trois à quatre jours : un troisième épisode (quatrième en réalité) d’inondations était attendu pour le 7 au soir ou 8 au matin.
Aussi, rappelons que les événements qui se déroulent actuellement en Amérique (incendies au Chili, tempêtes aux États-Unis) sont la conséquence directe d’El Niño, phénomène météo ordinaire dont l’intensité particulière en 2023 annonçait des conséquences extrêmes. Dans la foulée, une influence sur l’océan Atlantique puis sur notre continent dont on ignore encore la mesure.
Justine Demade Pellorce