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Agriopale, c’est une histoire de famille qui se teinte de vert. Exploitants agricoles, puis composteurs et enfin méthaniseurs, François, Pierre-Marie, Christophe Dusannier et Sylvain et Francis Tardieu ont développé leur entreprise au fil des années et des opportunités.
Tout commence sur la Côte d’Opale, à Cormont (62), à la fin des années 1990. Cinq cousins agriculteurs décident de valoriser les déchets végétaux en compost et créent la société Agriopale. « En 1999, la loi impose le tri des déchets verts, explique Camille Dusannier, chef de projets à Agriopale. Les cinq agriculteurs se sont alors regroupés pour créer une unité de compostage à Cormont. »
Forts de leur première expérience sur leur site, ils décident de mailler le territoire régional en s’associant avec des agriculteurs désireux d’introduire du compostage sur leur exploitation. Depuis, l’activité s’est bien développée : onze stations de compostage ont vu le jour dans les Hauts-de-France.
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En parallèle, l’idée d’implanter un méthaniseur voit le jour en 2010 à Cucq. Il a fallu attendre cinq ans pour qu’il puisse sortir de terre. « Pour pouvoir implanter une unité de méthanisation sur la commune de Cucq, il a fallu faire face à de nombreuses contraintes, explique Camille Dusannier. Cela nous a permis d’obtenir une certaine rigueur. »
Durant les cinq années de construction du projet, l’entreprise acquiert des compétences sur la méthanisation en général mais aussi sur l’injection de gaz. Agriopale a en effet fait le choix de produire du gaz et de l’injecter directement dans le réseau. Visitez en photos, le site de méthanisation :
« Le gaz issu du digesteur est à 60 % du méthane et à 40 % du dioxyde de carbone. Ce CO2 est pour le moment inutilisé car il n’y a pas de demandeurs à proximité qui possède une chaudière de ce type. Il est épuré avant d’être relâché dans l’atmosphère et reste 26 fois moins polluant que le CO2 classique. »
Pour que ce déchet n’en soit plus un, Agriopale mène des essais pour le liquéfier et ainsi pouvoir le comprimer, le stocker et enfin le valoriser. Le projet nécessite une grande réflexion car l’investissement avoisine les 800 000 euros. Un autre de leur méthaniseur, près de Saumur (49), va alimenter en CO2 une chaudière qui chauffe des serres à proximité.
Comme pour le compostage, Agriopale ne s’est pas arrêté à un méthaniseur. Elle a conduit une dizaine de projets similaires. Pour s’implanter, le groupe s’appuie sur la même stratégie que celle de l’activité de compostage. Un test grandeur nature et de l’expertise, avant d’essaimer en s’associant avec d’autres exploitants intéressés.
Lucie Debuire