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Selon Emma Haziza de Mayane Labs, cela fait au moins cinq ans que la nature alerte : « En 2017, il y a une première sécheresse très marquée, de mai à décembre suivie d’une vague de chaleur en juin qui n’alerte pas. S’ensuit 2018 où, juste après cet épisode de sécheresse, la France connaît un record de précipitations ce qui donne un mauvais message puisqu’on se dit qu’on ne craint plus rien. »
Hélas, durant l’été, les Français vivent avec un mois de canicule entraînant une sécheresse historique et une surmortalité de 15 %. « En 2019, durant le mois de juin, le thermomètre atteint des températures de l’ordre de l’impensable avec 46 °C dans le Gard et l’Héraut, posant la question de l’habitabilité des villes. Les niveaux de sécheresse atteints en 2018 et 2019 n’avaient jamais été atteints depuis 250 ans. »
L’année 2020 est la plus chaude jamais enregistrée avec, depuis la fin 2019, 16 mois consécutifs de records de chaleur et des restrictions d’eau. On commence à se rendre compte qu’il y a un problème. Mais 2021 arrive et après quatre années d’été chaud, les Français font face à un été maussade.
« À ce moment-là, la France est dans l’œil du cyclone. En Belgique et aux Pays-Bas, des inondations historiques ont lieu tandis qu’au Sud, l’Espagne et le Portugal subissent des vagues de chaleurs historiques. La France est épargnée et les Français ne voient pas le problème. On arrive enfin à 2022 où il y a les mêmes conditions qu’en 2021, c’est-à-dire une goutte froide mais l’air est tellement chaud, que ça n’aboutit pas à de la pluie… » D’où la situation actuelle : températures en hausse et nappes phréatiques en tension. « La France est le pays qui se réchauffe le plus vite au monde », affirme Emma Haziza.
Une affirmation confirmée récemment par une étude de Météo France et du CNRS, qui – en appliquant une nouvelle méthode de calcul (utilisant les relevés de températures effectués ces dernières années) – indique que la hausse de la température moyenne en France hexagonale pourrait être de 3,8 °C en 2100, soit une révision à la hausse de 50 %.
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