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« Les zones humides disparaissent trois fois plus vite de la surface de la terre que les forêts », alerte Luc Barbier. Le responsable de la mission marais audomarois au Parc naturel régional des caps et marais d’Opale précise : «Entre 1950 et aujourd’hui, 60 % des zones humides ont disparu en France. » D’où l’importance de la journée mondiale qui leur est consacrée le 2 février, date anniversaire de la signature de la convention Ramsar, du nom de la ville en Iran qui a accueilli cet événement en 1971.
Une zone humide, ça va de la mare au fond de votre jardin à la retenue artificielle d’un barrage hydroélectrique. Au milieu, on trouve des zones humides d’importance internationale qualifiées aussi de “remarquables“, labellisées Ramsar. Cinquante-deux d’entre elles l’ont en France, cinq dans les Hauts-de-France et deux dans le Nord-Pas de Calais. La plus ancienne à avoir été labellisée, en 2008, se situe à cheval sur 15 communes dans le marais audomarois, dont Saint-Omer, dans le parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale. La reconnaissance du deuxième site est plus récente. Elle date de janvier 2020 et se trouve dans le parc naturel régional Scarpe-Escaut, autour de Saint-Amand-les-Eaux.
Cette journée mondiale, qui s’étale en fait sur tout un mois, est l’occasion – via des rencontres, des ateliers, des visites et des conférences – de faire découvrir, connaître et aimer ces milieux si particuliers, si fragiles et pourtant indispensables. Leurs promoteurs en sont persuadés : « Agir pour les zones humides, c’est agir pour l’humanité et la nature. »
Les zones humides au sein du parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale :
Les zones humides au sein du parc naturel régional Scarpe-Escaut :
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« Les principaux risques qui pèsent sur ces zones, on les connaît, développe Luc Barbier. C’est, en premier lieu, la pression foncière qui réduit, chaque année, leur surface. C’est, en second lieu, la qualité de l’eau qui, malgré les progrès enregistrés ces dernières années, reste insatisfaisante. »
La situation du marais audomarois, dernier marais maraîcher de France, est stratégique. « Pas question de le placer sous cloche », affirme Bertrand Petit, premier vice-président de la communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer (Capso). Président du groupe de travail marais, il redoute de voir les maraîchers déserter ces terres si compliquées à travailler. Un constat partagé par Luc Barbier. « Si les maraîchers ne gagnent plus leur vie sur ces terres, il n’y aura plus de maraîchers, c’est aussi simple que ça. »
C’est la raison pour laquelle la Capso a mis en place le Programme de maintien de l’agriculture en milieu humide (PMAZH). Soutenu financièrement à 70 % par l’Agence de l’eau Artois-Picardie, le PMAZH a permis l’embauche de Bastien Van Inghelandt, agro-écologue qui travaille au quotidien avec les maraîchers et les éleveurs. Les opérations « fermes ouvertes » chez des exploitants qui ont fait évoluer leurs pratiques, notamment Bernard et Fabienne Deram, à Saint-Momelin, seront enrichissantes.
Hervé Vaughan
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