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“C’est un symbole d’être réunis au sein d’un institut. Car il y a un lien très fort entre la formation et le métier“, débute Laurent Verhaeghe, en ouverture de l’assemblée générale de la FDSEA du Nord.
L’hôte de la soirée, Valentin Belleval enchérit.
“L’avenir de notre territoire passera par davantage de formations sur l’industrie agroalimentaire“, précise le premier magistrat de la commune d’Hazebrouck, lançant le thème de la table ronde de ce mardi 13 juin.
Quel avenir pour l’industrie agroalimentaire ?
Avant de répondre à cette question, Laurent Verhaeghe rappelle son leitmotiv.
“Lever les freins qui empêchent de développer l’activité agricole.”
Cette mission, c’est celle que se donne la FDSEA du Nord, ses 300 élus répartis sur les territoires et son équipe administrative.
Alors qu’ils dressent le bilan de l’année écoulée (lire aussi l’encadré ci-dessous), les secrétaires généraux citent quelques-unes des problématiques rencontrées, comme les choucas.
“On n’arrive pas à les éradiquer !“, peste David Meurillon, qui insiste sur les déclarations de dégâts à faire par tous, dans l’optique de voir le statut de cette espèce protégée changer.
L’occasion également de revenir sur les images de l’association L214 visant un élevage de lapins des Flandres.
“Si on n’a pas entendu parler de la FDSEA, c’est que le choix a été fait de ne pas répondre pour ne pas donner de crédit à l’association. Preuve que cela était la bonne voie à suivre : on n’en entend plus parler !“
Autre sujet, le photovoltaïque. Simon Ammeux le répète, c’est sur les toitures, pas au sol, ou dans quelques cas exceptionnels et justifiés. Il rappelle, en vue des débats à venir sur l’agrivoltaïsme, que le territoire reste fortement attaché au statut du fermage.
Concernant la retraite, la bataille s’est faite au niveau national.
“Enfin l’équité, enfin les 25 meilleures années, c’est un combat historique qui a été gagné, enfin nous sommes égaux avec les autres secteurs !“, applaudit Caroline Delepierre-Piat.
“Au travers de nos combats, le mot qui revient est la souveraineté, alimentaire et énergétique, reprend le président de la FDSEA du Nord. Nous sommes attachés à trouver un équilibre – difficile mais possible – entre ces deux pans.“
Qui dit agriculture dit eau. Cette souveraineté alimentaire ne pourra être atteinte sans le précieux élément.
“Nous sommes prêts à l’économiser, à la stocker, à éviter de la gaspiller“, commence-t-il, avant de rappeler la demande du syndicat : définir la carte de la police de l’eau avec l’agriculture.
“Il faut se baser sur la carte BCAE qu’on connaît. Multiplier les supports est en train de nous perdre tous, il faut redonner du bon sens !“
Avant de regretter que “l’administration affecte l’attractivité de nos métiers !”
Car l’attractivité, le rythme de vie et la “digne rémunération” sont autant de facteurs qui doivent attirer les jeunes, “enfants d’agriculteurs ou non, d’horizons différents, mais, dans tous les cas, de plus en plus formés“, et permettre le renouvellement des générations, selon le président départemental.
“Réarmons l’agriculture, au sens noble du terme, pour que l’État lui redonne envie de produire“, conclut Laurent Verhaeghe.
Quel avenir pour l’industrie agroalimentaire donc ?
Pour en débattre, la FDSEA du Nord avait invité Christian Durlin, président de la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais, Philippe Hincelin, président d’Agrosphères, Christophe Vieillard, directeur agricole Hauts-de-France de Bonduelle, et Christophe Hochedé, nouveau président d’Interbev Hauts-de-France.
Ses forces, d’abord, sont rappelées par le président d’Agrosphères : Une industrie diversifiée et intégrée dans un bassin de 80 millions de consommateurs dans un rayon de 300 km.
La ressource la plus précieuse ?
Pour le directeur de Bonduelle ce sont sans conteste “les femmes et les hommes et leurs compétences qui font pousser les légumes et tourner les usines.”
Côté faiblesses, la faute remonte à l’après-guerre, selon Philippe Hincelin, tandis que, contrairement à la Bretagne, il n’y a pas eu suffisamment d’investissements en outils de transformation. Et l’on s’est concentré sur la production.
“Les pertes de transformations sont un fait, il faut maintenant recapitaliser“, recommande-t-il. Christophe Hochedé rebondit, “la production doit être valorisée, l’abattage et la transformation doivent pouvoir attaquer des marchés adaptés“.
L’opportunité à saisir, pour Christian Durlin, c’est le regard du consommateur, qui se tourne aujourd’hui vers l’origine des produits et leur fabrication.
Les enjeux sont communs dans les filières, les objectifs sont partagés. “Nous devons préserver notre capacité de diversité des productions animales et végétales parce que nous avons le potentiel. Réfléchir aux challenges de demain pour les anticiper et s’adapter : modes de consommation, réchauffement climatique, enjeux de carbone…”
S’adapter, se structurer pour créer de la valeur ensemble, confirme Philippe Hincelin.
“L’interprofession est une particularité et une force française, insiste le président de la chambre d’agriculture. Nous devons entretenir le dialogue entre les filières pour, ensuite, transmettre les outils.”
La transmission, toujours.
300, c’est le nombre d’élus FDSEA qui défendent les intérêts de la profession dans le Nord.
22, c’est le nombre de salariés.
Plus de 400 rendez-vous juridiques et 50 jours de formation ont été organisés en 2022.
800 dossiers PAC ont été accompagnés, soit 115 par conseiller.
1 500, c’est le nombre de congressistes de la FNSEA attendus en mars prochain à Dunkerque.
Louise Tesse
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