Votre météo par ville
Le 1er janvier 2024, Éric Fouvez (dont le portrait se trouve en page 48) est devenu président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) Hauts-de-France, créée officiellement à la même date. Il nous décrit plus en détail les tenants et aboutissants de cette nouvelle antenne.
Lire aussi : Éric Fouvez nommé président de la LPO Hauts-de-France
Un premier point est qu’il n’y a pas eu de licenciements, il y a même eu des embauches. Actuellement, on compte 15 salariés en CDI répartis entre deux établissements à Lille et à Arques. Nous comptons également un salarié dans l’Oise en CDI et un dans l’Aisne en CDD pour assurer une couverture de la région. Il faut parler des adhérents et des bénévoles. Les Hauts-de-France comptent 3 200 adhérents, soit un adhérent pour 2 000 habitants. Au niveau national, il y a 70 000 adhérents soit un ratio d’un pour 1 000, objectif que nous aimerions atteindre. Parmi ces adhérents, il y a environ 200 bénévoles actifs, principalement dans le Nord-Pas de Calais, ce qui s’explique par la présence des anciennes antennes, mais aussi dans l’Oise. Enfin, nous avons des délégués territoriaux qui sont élus, un dans chaque département de la région. Ce découpage est intéressant car il permet d’être au plus près du terrain, c’est un gage de proximité.
Cette fusion a permis de mutualiser des compétences, de l’administratif… Ce qui permet d’économiser du temps, des ressources et donc de gagner du temps sur le terrain. Il y a des actions communes à tous les départements et des actions spécifiques. Dans le programme commun, on trouve ce qui relève des animations dans les écoles, les collectivités. Dans le Nord, deux personnes sont dédiées à cela et une personne dans le Pas-de-Calais. Le projet commun principal est celui de la sensibilisation, c’est la mission historique de la LPO. C’est d’ailleurs pour cela qu’a été créée l’école d’ornithologie de la LPO, développée avec LPO France, dont les locaux se trouvent à Arques. En septembre 2023, nous avons accueilli nos 20 premiers étudiants. Le cursus en trois ans est orienté pour le grand public, le but est de repartir avec des connaissances et, si on le souhaite, pouvoir animer des ateliers, des conférences.
Le nom de Ligue pour la protection des oiseaux est trompeur car en réalité, la LPO défend toute la vie, toute la biodiversité, toute la faune. Y compris les mammifères ! Dans nos actions, nous avons donc les animations pour le grand public mais nous menons aussi régulièrement des actions en justice, ce qui nécessite un gros travail de montage de dossiers, de prise de contacts, etc. Un de nos combats est notamment celui de l’abattage illégal d’animaux protégé. Dans ce cadre, nous sommes depuis plusieurs années en conflit avec le Pas-de-Calais sur le cas des Esod (espèces soumises à des obligations de destruction)*. Le Pas-de-Calais est le seul département en France à introduire la belette dans cette catégorie. De manière générale, nous nous battons pour la fin des Esod.
Dans les Hauts-de-France, nous luttons aussi contre l’artificialisation des sols, véritable enjeu dans la région ; contre l’arrachage des haies (près de 20 000 km par an !) et puis nous sommes aussi sur le dossier du projet d’implantation d’éoliennes en mer sur un couloir de migration, près de Dunkerque, en plein dans une zone Natura 2 000. Attention, nous ne sommes pas contre les éoliennes, mais contre les éoliennes au mauvais endroit.
Que ce n’est pas le cas, la LPO n’est pas anti-chasse mais est contre certaines formes de chasse. Pour ce qui est de l’agriculture, on est plutôt enclin à accompagner les agriculteurs, les aider dans la préservation de la biodiversité sur leurs exploitations.
D’ailleurs, la LPO a signé lors de son congrès un partenariat avec la Fédération nationale d’agriculture biologique (lire notre édition du 28 juin). Et puis, j’espère que les phénomènes que nous connaissons dans la région comme les coulées de boues font évoluer les consciences…
© Eglantine Puel