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Allumée à Olympie, berceau des Jeux olympiques de la Grèce antique, la flamme accostera sur le territoire français le 8 mai, à Marseille, pour atteindre Paris et sa cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet. Entre les deux, un relais tout en symboles. C’est Lille qui jouera les villes-étapes pour le Nord, le 2 juillet, et Lens le lendemain, pour le Pas-de-Calais.
« L’accueil des Jeux olympiques 2024 dans le Nord représente une grande fête populaire autour du sport, une vitrine d’excellence pour faire rayonner le Nord et une opportunité d’insuffler aux jeunes nordistes les valeurs de respect, de solidarité et de tolérance portées par l’olympisme », expliquait Christian Poiret, le président du Département du Nord, cet été, lors du dévoilement des villes traversées par le relais olympique.
Comme lui, dans le Pas-de-Calais, Ludovic Loquet se souvient du passage de la flamme à Londres ou à Rio : « Je peux vous dire qu’il suffit de respirer l’ambiance des JO pour s’en rappeler toute sa vie. La flamme, c’est une opportunité pour ceux qui ne peuvent pas se payer un ticket pour la compétition », estime le vice-président du Département du Pas-de-Calais en charge des sports. « Comme pour le Tour de France, dont l’arrivée à Calais en 2022 avait marqué un moment magnifique : des moments populaires qui fédèrent comme ça sont précieux. Avec la culture et l’éducation, le sport est l’un des piliers cardinaux de l’éducation de l’Homme. »
Concrètement, après avoir été allumée dans le Péloponnèse et avoir rallié Athènes, la flamme embarquera à bord de l’iconique Belem pour débarquer à Marseille, la plus ancienne ville de France. De là, le “relais des éclaireurs” tissera son lien, de ville en village, de site historique en lieu sportif, à travers plus de 60 territoires.
Elle traversera les cours de Roland-Garros ou le stade stéphanois Geoffroy-Guichard, elle gravira le Mont Ventoux et traversera les océans aussi, à bord de l’un des voiliers les plus rapides au monde. Des vignobles de Saint-Emilion à la station spatiale de Kourou, des arènes de Nîmes aux marches du palais des festivals de Cannes, la flamme allumera sur l’ensemble du territoire l’étincelle olympique.
Elle arrivera dans le Nord le 2 juillet, où elle traversera les villes de Dunkerque, Tourcoing, Roubaix, Douai, Avesnes-sur-Helpe et Cambrai pour une arrivée à Lille. Si le sens du parcours reliant ces villes n’est pas encore connu (c’est le Cojop, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, qui planche sur la question), le montant de l’accueil de l’événement l’est parfaitement : 450 000 euros dont 180 000 euros à charge des collectivités. « Une forme de droit d’entrée », formule François-Xavier Cadart, conseiller départemental du Nord délégué au sport. « Nous avons sollicité les villes et les EPCI (les intercommunalités, ndlr) pour qu’elles participent au portage financier. »
En revanche, sur l’histoire à raconter, c’est bien le Département qui parlera. Le récit que l’élu esquisse, c’est celui d’un département qui se souvient de son histoire mais qui est résolument ancré dans le présent et tourné vers l’avenir. C’est ça aussi la flamme : la vitrine internationale de la démonstration d’une identité qui bouscule les clichés.
Alors oui, il y aura de la mine vers Wallers, et même des pavés puisque la flamme empruntera le parcours de la trouée d’Arenberg, le célébrissime enfer du Nord ; il y aura de l’industrie à Dunkerque avec les cheminées fumantes en ligne d’horizon et cette conquête de l’homme sur la mer avec les wateringues, et le mythique vélodrome de Roubaix ; il y aura Douai, l’historique qui accueillait le parlement des Flandres mais il y aura aussi Avesnes-sur-Helpe, parce que c’est ça aussi le Nord : la nature et les forêts, et Cambrai où sera valorisé le développement économique.
Moins lyrique sur le territoire, l’élu pas-de-calaisien ne l’est pas moins quand il s’agit de redire pourquoi la flamme traversera naturellement son département. « Il était assez naturel pour nous de nous inscrire dans la dynamique de Paris 2024. Dès 2008, nous avions largement investi dans les équipements en vue des Jeux olympiques de Londres en 2012, pour lesquels nous étions base arrière. Nous ambitionnons d’accueillir les équipes chinoise et américaine de gymnastique à Arques ou encore des boxeurs au parc d’Olhain. »
Sur l’investissement financier, Ludovic Loquet estime qu’il en « vaut le coup, pour la fête populaire que représente l’événement. Et pour que la magie opère auprès du plus grand nombre, nous avons choisi les étapes du parcours en fonction de la population. Si Calais est la ville la plus peuplée (c’est l’une des étapes, ndlr), c’est l’agglomération de Lens-Liévin qui compte la plus grande population, raison pour laquelle l’arrivée de la flamme se fera à Lens. » Les autres étapes pas-de-calaisiennes sont Arras, Berck, Boulogne, Saint-Omer et Olhain.
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Pour chacune, un relais d’un à cinq kilomètres. Chaque relayeur parcourra 200 mètres, soit un relais de quatre minutes. Le nombre moyen de relayeurs par journée avoisine la centaine, multiplié par 68 jours de relais effectifs en France, cela fait près de 10 000 porteurs de la flamme olympique. Personnalités (hormis les personnalités politiques ou religieuses) ou anonymes, « des personnes ordinaires qui font des choses extraordinaires », c’est la formule officielle.
Des symboles et des valeurs qui dépassent les frontières car, outre cette invitation à faire participer la population à la fête, « les Jeux olympiques sont aussi un moment de solidarité et d’échanges, où les relations internationales ont pu se construire. Des relations parfois apaisées, on parle de la trêve olympique, parfois mises en exergue. Aujourd’hui, il est plus que jamais temps de croire en cette utopie. Les Jeux olympiques, par les valeurs qu’ils incarnent, sont aussi une vitrine des évolutions sociétales, en développant l’égalité (hommes – femmes, ndlr) puis l’inclusion (avec les Jeux paralympiques, ndlr) », formule François-Xavier Cadart. C’est finalement ça les JO : du planétaire au coin de la rue, de l’universel aux destins individuels.
Justine Demade Pellorce
Le Nord et le Pas-de-Calais, entre préparation et compétitions
Les deux départements comptent plusieurs sites labellisés centres de préparation aux jeux et susceptibles d’accueillir des délégations préparant les jeux olympiques et paralympiques. Mais le Nord, en plus d’être une terre de préparation, sera également l’été prochain une terre de compétitions avec le basket et le handball. Il y a trois ans, le comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques dévoilait les premiers territoires et infrastructures labellisés centre de préparation. Aujourd’hui, ce sont 1 089 sites qui ont été référencés, répartis dans 98 des 101 départements français. Le Pas-de-Calais compte ainsi 31 sites labellisés (chiffres d’octobre 2023) et le Nord 35 sites (juillet 2023).
Côté Pas-de-Calais, par exemple, Arques a des atouts à faire valoir en gymnastique et a déjà accueilli plusieurs délégations étrangères. Dans le Nord, citons comme incontournables le vélodrome couvert Jean-Stablinski de Roubaix ou le Creps de Wattignies du côté de la métropole lilloise. Mais aussi Gravelines sur la Côte d’Opale. La cité fortifiée par Vauban possède deux infrastructures d’importance : Sportica (judo, triathlon et basket) et le stade nautique Albert-Denvers (aviron et canoë-kayak course en ligne). Le bassin gravelinois avait d’ailleurs déjà été une base arrière des Jeux olympiques de Londres en 2012 avec la venue, notamment, de la délégation néo-zélandaise d’aviron. La présence des athlètes avait alors été remarquée sur le territoire.
« C’est intéressant en termes d’émulation sportive et d’apprentissage du haut niveau pour les sportifs et les jeunes. Ce sont des choses qui boostent », confirme Christophe Isaert, directeur du pôle attractivité et événementiel à la Ville de Gravelines. Pour ce dernier, ce n’est pas tant les retombées économiques, même si elles peuvent exister, que les retombées en matière d’attractivité, de savoir-faire et d’expérience du haut niveau qu’apporte la venue d’une délégation olympique et d’athlètes préparant un événement comme les JO. Un véritable atout pour préparer d’autres événements comme le championnat de France de canoë-kayak en juillet prochain, par exemple.
Négociations en cours
Aujourd’hui, si aucune délégation n’est ainsi prévue sur les sites gravelinois, les négociations vont bon train. C’est d’ailleurs la même situation pour la plupart des territoires. « On a un agent dédié à cette démarche », explique Christophe Isaert. La délégation indienne de canoë, par exemple, pourrait atterrir à Gravelines qui a des éléments à faire valoir selon Christophe Isaert : « Notre premier point fort, ce sont les infrastructures. Et puis on a une très grande culture sportive. La préparation physique, le suivi médical, la diététique, la nutrition… Ce sont des choses qu’on a l’habitude de faire. » Selon lui, il faudra toutefois attendre pour avoir la confirmation, ou non, de sportifs : « On en saura plus grosso modo au printemps, au plus tard en juillet. »
52 matchs olympiques
Une chose est sûre : il y aura des compétitions dans le Nord. Le stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq, dans la Métropole européenne de Lille, a été choisi pour accueillir deux compétitions. Les phases préliminaires de basket femmes et hommes s’y joueront entre le 27 juillet et le 4 août, soit 36 matchs au total. Puis les phases finales (quarts de finale, demi-finales et finale) de handball femmes et hommes du 6 au 11 août, pour 16 matchs au total.
K. S.