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En cette « semaine » européenne du développement durable – les guillemets se justifient par la date de l’événement : entre le 18 septembre et le 8 octobre 2024 soit, si nos calculs sont bons, près de trois « semaines » – direction le Cerema Hauts-de-France. On y retrouve son directeur, Antoine Lebel, avec une nouvelle casquette. Il y a quelques semaines à peine, il exerçait le même poste à moins de deux kilomètres de là au sein de la DDTM du Nord (lire notre édition du 2 décembre 2022).
Le voilà à la tête d’une équipe de 200 personnes qui veulent « aider les territoires à s’adapter au changement climatique, définit-il. Notre priorité est de faire la jonction entre les politiques publiques et les volontés des élus locaux. » Avec un rôle affirmé de « tiers de confiance », le Cerema prône une « expertise neutre au plus près des besoins » et se donne le « rôle du dernier kilomètre. »
Face au changement climatique, la structure – coprésidée par le préfet et le président du Conseil régional – vise le « zéro territoire isolé en matière d’expertise technique ». Elle s’appuie pour cela sur un réseau national mais le but est d’être en capacité de répondre au niveau local. Ses domaines d’intervention couvrent tous les champs de l’aménagement, les mobilités, le bâtiment, les infrastructures de transport, la mer et le littoral, l’environnement et les risques.
Car « les défis sont colossaux : il faut penser les aménagements des territoires de plus en plus soumis aux risques climatiques pour être résilients », annonce le directeur qui évoque la notion d’habitabilité des territoires. « Repenser tous nos territoires, des logements aux mobilités, repenser nos villes et nos campagnes, la manière dont on va gérer nos patrimoines, se poser la question des usages et des aménagements », le défi est à la hauteur du dérèglement climatique.
Parmi les scénarios annoncés pour 2080, Lille vivra soit sous le climat angevin, soit sous celui de Toulouse. Quant à Boulogne-sur-Mer, la ville a d’ores et déjà vu ses précipitations doubler entre 1955 et 2016, cite Antoine Lebel qui oppose la « certitude du changement climatique à l’incertitude politique ».
En cas de demande urgente – « comme ce fut le cas lors des inondations de l’hiver dernier » – le Cerema sort sa carte « expertise flash ». Cela a consisté notamment à évaluer les ouvrages impactés tels les ponts et chaussés qui avaient besoin d’être réparés rapidement.
L’autre carte est l’expertise structurée qui vient après la sortie de crise : « on propose un modèle plus résilient pour la suite », décrypte Antoine Lebel. Aménagements hydrauliques, planification urbaine, biodiversité : des groupes de travail vont se constituer autour de ces thèmes.
Le maître-mot reste la résilience. « Il faut se représenter différentes échelles, géographiques et temporelles, pour penser aujourd’hui les aménagements de demain », poursuit le directeur. Dans le cas des inondations, les réponses sont sur les court, moyen et long termes. Des « espaces de dialogues » sont indispensables pour « une bonne échelle d’action sur l’échelle du temps », reprend-il.
Quant à la « semaine » du développement durable, le Cerema veut ainsi s’afficher en tant que démonstrateur sur la mobilité – en encourageant la pratique du vélo – l’aménagement des espaces – avec de nouvelles manières de travailler – ou encore la renaturation de ses trois sites (Lille, Sequedin et Saint-Quentin) – avec la question de la faune et la flore adaptées au changement climatique. « Et montrer que le Cerema est exemplaire », parie son directeur.
Louise Tesse Ltesse@terresetterritoires.com