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Pierre Mathiot : C’est avant tout une question de typologie de communes. De manière générale, on vote plus dans les petites communes que dans les grandes.
Or, il se trouve que le Pas-de-Calais est l’un des départements français où l’on compte le plus de communes et notamment de petites communes (sur 890 communes, 799 ont moins de 3 000 habitants, ndlr). S’ajoute à cela un nombre très limité de grandes villes qui feraient baisser la moyenne.
Ce taux de participation supérieur aux moyennes régionale et nationale s’explique donc principalement par la taille des communes. Ce constat est fait à toutes les élections mais c’est encore plus marqué aux élections municipales.
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Une des tendances concerne le Rassemblement national dont la progression marque le pas dans ce type de communes. Dans les années récentes, on assiste à la progression de ce parti plutôt dans les zones périurbaines.
Dans les communes rurales, c’est la droite traditionnelle qui reste majoritairement implantée à l’issue de ce scrutin.
Si on devait dresser le portrait-robot du premier élu de la ville dans ces communes, ce serait un homme, âgé de plus de 50 ans, tendance divers droite.
Pas vraiment, car en réalité les électeurs oublient vite ce moment de l’élection. On assiste aussi à une forme de banalisation de l’abstention.
Comme je le disais, la participation est globalement meilleure dans les communes rurales où il y a plus de proximité entre les élus municipaux et les habitants.
Pour ce qui est du premier tour, la peur causée par la situation sanitaire incertaine a été favorable à de nombreux maires sortants qui n’auraient peut-être pas été réélus aussi confortablement sans ça.
Dans la région, j’ai en tête la maire de Denain (59) que tout le monde donnait perdante et qui finalement a remporté une large victoire.
Sur le second tour, le covid a certainement joué un rôle dans l’abstention. Un laps de temps de trois mois entre le premier et le second tour des élections municipales, c’est du jamais vu !
Les gens ont eu le temps d’oublier qu’une élection était en cours, d’autant qu’une écrasante majorité de communes ont élu leur maire dès le premier tour (5 000 communes ont organisé un second tour sur les 36 000 communes françaises).
Entre temps, les Français sont passé à d’autres préoccupations en cette veille des vacances scolaires.
Mais d’une manière générale, ce faible taux de participation est surtout l’expression d’un désintérêt des Français pour la politique.
Propos recueillis par Virginie Charpenet