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Syndicats et interprofessions de la forêt et du bois ont signé le 22 décembre 2020 une charte qui doit servir de ” feuille de route ” au volet reboisement du plan France relance.
Pour le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, ” la filière forêt-bois trouve naturellement sa place dans le plan France relance puisqu’il s’agit d’accélérer la conversion écologique de notre économie et de notre tissu productif, de sauvegarder les emplois et d’assurer notre souveraineté. Ce plan mobilise des moyens inédits pour accompagner les propriétaires forestiers publics et privés dans le renouvellement forestier“.
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Dans le cadre de ce plan, une enveloppe de 200 millions d’euros sera allouée aux arbres français. Les trois quarts iront au renouvellement forestier, un véritable enjeu pour les forêts de l’Hexagone. Celles-ci ont été durement touchée ces dernières années par les sécheresses à répétition. Mais aussi par les attaques sanitaires et parasitaires comme les scolytes, qui ont fait des ravages dans le nord-est du pays.
” Le premier des défis est évidemment le changement climatique qui bouleverse beaucoup d’écosystèmes forestiers “, a indiqué Julien Denormandie. La filière, organisée au sein de France Bois Forêt, a mis en place des groupes de travail depuis plusieurs années pour observer les dégâts en forêt, les diagnostiquer et trouver, avec l’ensemble des professionnels de la forêt, des solutions.
Celles-ci devraient passer par la ” diversification des essences, des provenances et des traitements, par la dilution des risques “, a plaidé Philippe Gourmain, expert forestier. ” Mélanger les essences, mettre en place plusieurs trajectoires sylvicoles, intensifier l’observation et le diagnostic des stations… Et surtout gérer la forêt, ne pas la laisser à l’abandon “, précise la Fédération des syndicats de forestiers privés (Fransylva).
Avec ce plan de relance, le ministre de l’Agriculture ambitionne d’améliorer, adapter, régénérer et reconstituer plus de 45 000 hectares, soit environ 50 millions d’arbres.
Dans cette perspective, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI). Il est à destination des opérateurs économiques de l’amont forestier de la filière forêt-bois.
Ces acteurs doivent être capables d’identifier, démarcher, conseiller et susciter l’adhésion des propriétaires forestiers potentiellement concernés par ce volet ” renouvellement forestier ” du plan de relance.
Ils doivent aussi regrouper les dossiers de ces propriétaires et représenter ces derniers auprès des services de l’État. Enfin, ils doivent sécuriser la mise en œuvre de ces opérations sylvicoles dans des conditions garantissant la qualité des prestations fournies et le respect des délais prescrits.
L’État financera 80 % des investissements réalisés pour la reconstitution des forêts en dépérissement. Notamment dans le cadre de la crise des scolytes sévissant en Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes.
Il financera également 60% pour le renouvellement de forêts déjà identifiées aujourd’hui comme vulnérables au changement climatique, et pour la conversion/transformation de peuplements forestiers pauvres pour améliorer leur contribution à l’atténuation au changement climatique.
Pour bénéficier de ce soutien, il faudra, pour les forêts de 10 hectares et plus, un taux minimum de diversification des essences de 20 %.
Les modalités d’accès se veulent simples. Pour les propriétaires forestiers, il n’y aura pas de seuil minimum d’éligibilité en surface, et une possibilité de paiement sur la base de montants forfaitaires à l’hectare, en s’appuyant sur des justificatifs déjà existants (autorisations administratives de coupe sanitaire, documents de gestion durable) ou produits directement par un expert forestier, l’Office national des forêts ou un gestionnaire forestier professionnel, avec l’appui possible du Centre national de la propriété forestière (CNPF).
Les opérateurs économiques de l’amont forestier de la filière forêt-bois éligibles sont invités à déposer leur dossier complet avant le 7 janvier 2021, sous forme électronique, auprès de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) de leur région.
Claire Duhar