Votre météo par ville
Une trentaine de tracteurs, accompagnés de charrues et de semoirs sillonnent l’immense champ au sens premier du terme. Dans l’étendue de terres située derrière le magasin O’terra d’Illies (59), rendez-vous avait été donné en ce 1er décembre par la FDSEA 59 et les JA pour une manifestation un peu particulière. Cette fois, ni cortège, ni fumier. Les manifestants sont venus défricher. Puis semer du blé sur ces terres laissées en friche par la Métropole européenne de Lille (MEL) depuis 2018.
“La MEL a exproprié cinq agriculteurs en 2018 pour récupérer 42 ha de terres, retrace David Meurillon, président du canton de Lille à la FDSEA 59. Sur ces 42 ha, seuls 14 ont fait l’objet d’un permis de construire (et de fouilles archéologiques complémentaires, ndlr). Les 28 hectares restants sont en friche.”
Interpelée en septembre dernier à ce sujet, la MEL n’a pas encore répondu. L’occasion pour la profession agricole d’attirer son attention par cette manifestation peu commune.
“Nous ne sommes pas contre le développement économique, martèle Bertrand Coustenoble, installé à Marquillies (59), mais il faut que les élus prennent conscience qu’il faut consommer le moins de terres fertiles possible, et tout faire pour ne pas les laisser en friche.”
Autre sujet d’importance pour les manifestants : le remembrement, voté à 67 % par les agriculteurs auprès de la chambre d’agriculture en 2018, et actuellement bloqué par les mairies de Salomé et d’Illies. “Il y a eu beaucoup d’échanges de terres dans le coin, explique Bertrand Coustenoble. Cela permettrait pourtant de redimensionner les champs pour avoir des outils de travail mieux dimensionnés, et mieux situés. Mais évidemment, cela ne plaît pas aux propriétaires des terres…”
Lucie De Gusseme